À bien y regarder, le paysage des influenceurs malgaches laisse un arrière-goût amer d’inachevé, voire de gâchis. Derrière les milliers d’abonnés cumulés et les campagnes promotionnelles en pagaille, c’est un constat désabusé qui s’impose : la grande majorité de ces soi-disant leaders d’opinion ne sont que des pitres et des clowns éculés déversant leur contenu vide de sens. Loin d’éclairer les masses, ils ne font bien souvent qu’alimenter le divertissement creux, à des années-lumière d’un réel rôle de guides avisés.
Des pitres et des modèles de charme, mais pas des leaders
Ôtons d’emblée le masque sur cette triste réalité : les influenceurs malgaches masculins les plus populaires ne brillent que par leur veine comique de pitres dont les sketchs naviguent entre vulgarité graveleuse et stupidités infantilisantes. Plutôt que de véhiculer un message fort, d’apporter une réflexion de fond, ces pseudo « créateurs de contenu » se complaisent dans la facilité en multipliant les vidéos déjantées de danse et de délires grotesques.
Mais le déni de la réalité prend une tout autre tournure avec les influenceuses les plus en vogue. Celles qui, au lieu d’user de leur notoriété pour mettre en avant des combats qui comptent, préfèrent se muer en vulgaires modèles de charme ! Leurs seuls atouts ? Un physique avantageux savamment mis en scène dans des tenues ultra sexy constamment remises au goût du jour. On a tôt fait d’oublier que ces plastiques n’ont guère plus à offrir que des déhanchements étudiés ou des moues équivoques…
Inutile d’aller chercher plus loin les causes de cette dégénérescence du rôle d’influenceur en système de récompenses faciles et obscènes. L’intérêt financier étouffe systématiquement toute once de courage ou d’engagement. Préférant courtiser les partenariats lucratifs quitte à se renier, ces créateurs de contenu un brin soumis évitent soigneusement d’aborder les sujets brûlants qui fâchent. La remise en cause des travers de la société malgache ? L’appel à des prises de conscience citoyennes ? Langue de bois et omerta, de peur de froisser les annonceurs !
Mais quoi qu’il en soit, la majorité de leurs followers aiment ce que ces influenceurs produisent comme contenu. En effet, les Malgaches semblent préférer les contenus divertissants creux sur les réseaux. Ils ont besoin d’échappatoire et de défoulement pour s’évader un peu de leurs tracas quotidiens : inflation galopante, problèmes de pouvoir d’achat, pénuries d’eau et d’électricité… Bref, la plupart des followers malgaches se complaisent dans du contenu « vide » sans intérêt intellectuel, loin des questionnements de société pourtant cruciaux.
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L’éthique ? Une notion étrangère pour bien des influenceurs
Mais le pire réside peut-être dans leur manque criant d’éthique et de ligne de conduite. Un champ de ruines où tous les coups tordus semblent permis du moment que le profit est au rendez-vous !
Souvenons-nous de ce créateur de contenu malgache qui, la bouche en cœur, proposait sans vergogne à ses troupes de followers un vulgaire système de Ponzi digne des pires arnaques pyramidales. Ou encore de cette influenceuse qui n’hésitait pas à vanter les mérites de thés amincissants qu’elle n’avait jamais essayés elle-même… Tout ça pour empocher des milliers d’ariary !
Et que dire de ce buzz gargantuesque autour de certains influenceurs pitres aux pratiques éthiques plus que douteuses ? Celui qui tend la main aux partis politiques sans autres convictions que les billets bleus ? Ou celle dont la boutique en ligne prospère en écoulant des produits de contrefaçon aux abonnés bernés ?
Non, décidément, l’intégrité et le respect du public sincère semblent bien loin des considérations de cette clique d’arrivistes. Leur crédo : l’audimat d’abord, et ce peu importe ! Leur mot d’ordre : enjôler les marques même si cela revient à tromper leur communauté.
Face à tout cela, comment dès lors encore accorder le moindre crédit à leur soit-disant statut de « leaders d’opinion » ? Un luxueux qualificatif que ces pitres, ces clowns et ces modèles de charme sans foi ni loi ni vergogne insultent un peu plus chaque jour…
Voilà pourquoi il est plus que temps de sonner la charge contre cette frange d’influenceurs véreux qui pervertissent à loisir leur mission. Seul un sursaut d’honnêteté intellectuelle pourra peut-être encore sauver ce microcosme de la compromission généralisée. Mais à voir certains édifices d’hypocrisie déjà bien cimentés, l’entreprise s’annonce pour le moins ardue !
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Que devrait être un véritable influenceur à Madagascar ?
Mais qu’est-ce donc au juste qu’un influenceur digne de ce nom dans la sphère malgache ? Un modèle à suivre, incontestablement, mais sous certaines conditions sine qua non.
- Primo, la spécialisation sur une thématique de prédilection bien définie. Fini les inspirations éparses qui font des créateurs de contenu de véritables girouettes sans ancrage. Un bon influenceur à Madagascar cultive sa différence en se consacrant corps et âme à un créneau qu’il maîtrise de bout en bout. Son expertise affûtée en fait alors une véritable référence auprès d’une communauté captive.
- Deuzio, l’authenticité et l’alignement permanent avec un socle de valeurs assumées. Ses idées, ses coups de gueule, ses conseils… Tout doit émaner d’une pensée cohérente et intègre qui force le respect. Une ligne de conduite indéfectible, à l’opposé des revirements opportunistes de ses confrères clowns aveugles au seul profit.
- Troisio, la créativité dans la forme comme dans le fond. Qu’il s’agisse de percuter avec ses analyses décapantes ou de réinventer les codes dans ses mises en scène, le modèle de charme physique ne doit plus être qu’un lointain artifice. Seul compte désormais le talent créatif brut pour capter un auditoire exigeant !
Mais ce n’est qu’à ces trois conditions que pourra s’ajouter la touche définitive : l’intégrité. Celle qui manque cruellement aux pitres et arrivistes d’influenceurs d’aujourd’hui. Car un véritable meneur d’opinions ne transige jamais sur l’essentiel : porter la bonne parole au plus grand nombre, quitte à bousculer.
Le miroir aux Influenceurs
Ainsi, le constat est implacable : la plupart des figures actuelles de cette nouvelle sphère d’influenceurs malgaches bafouent de manière éhontée leur sacerdoce originel. Plutôt que de porter la voix d’une jeunesse en quête de sens, ils se muent en vils pitres dénués de substance, quand ils ne se rabaissent pas au stade de vulgaires modèles de charme au culte du physique dégradant.
Que cette charge puisse donc être un électrochoc ! Un appel vibrant à la remise en question pour redonner toute sa noblesse à leur mission. Cessons de se complaire dans le divertissement creux et futile. L’heure est venue pour les véritables leaders d’opinion de faire enfin entendre leurs voix pour porter haut les combats qui importent !
