Notre blog sur Madagascar se fait aujourd’hui l’écho d’un témoignage qui ne manquera pas d’interpeller les Malgaches à l’étranger. Un compatriote, tour à tour expatrié en Côte d’Ivoire et au Canada, nous livre son expérience contrastée des relations entre gasy any an-dafy. Une invitation à nous interroger sur cette fameuse mentalité malgache qui, parfois, ressemble à s’y méprendre à une mentalité de m*rde. Décryptage.
Côte d’Ivoire vs Canada : Le jour et la nuit
Notre témoin, Malgache à l’étranger parmi tant d’autres, a eu l’occasion de côtoyer ses semblables dans deux pays bien différents.
En Côte d’Ivoire, il évoluait dans un cercle de gasy any an-dafy triés sur le volet : hauts cadres, techniciens supérieurs, médecins, intellectuels… Bref, la crème de la crème. Et devinez quoi ? Dans ce petit monde de winners, pas l’ombre d’un dénigrement, d’une insulte ou d’un mépris. La bienveillance et le respect étaient de mise, chacun vivait sa vie sans se préoccuper de celle des autres. Un véritable âge d’or pour les Malgaches à l’étranger !
Mais au Canada, changement de décor. Notre compatriote se retrouve cette fois entouré d’ouvriers, de travailleurs modestes, bref, de Malgaches à l’étranger au statut plus « lambda« . Et là, surprise ! Les langues se délient et le venin se répand. Notre ami se fait traiter de tous les noms : « miwerawera » (celui qui se la pète), « GVT » (un terme si charmant qu’on n’ose le traduire), « tampohany tonga aty andafy« … Un florilège qui en dit long sur la mentalité malgache quand elle se laisse aller à ses plus bas instincts.
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Mentalité de m*rde ou simple question de milieu ?
Alors, comment expliquer ce grand écart dans les comportements ? Notre témoin s’interroge : est-ce une question de niveau d’éducation, de statut social ? Ou est-ce plus profondément lié à cette insondable mentalité malgache ?
Certains diront que les études et la position sociale façonnent les individus, les rendant plus enclins à la tolérance et au respect. C’est vrai, un firinga mihevotra aura peut-être tendance à se sentir supérieur et à regarder de haut ses compatriotes moins « brillants« . Mais est-ce une raison pour se comporter comme un parfait connard ?
D’autres invoqueront une mentalité malgache qui, quelle que soit la position sociale, reste empreinte de jalousie, de mesquinerie et de dénigrement. Une sorte de mentalité de m*rde qui nous collerait à la peau, où que l’on aille et quoi que l’on fasse. Une hypothèse qui ne fait pas rêver, mais qui mérite d’être considérée.
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Briser le cercle vicieux
Quelles que soient les raisons de ce schisme entre Malgaches à l’étranger, une chose est sûre : ces comportements de dénigrement sont toxiques pour la communauté gasy any an-dafy. Ils sapent la cohésion et la solidarité dont nous avons tant besoin loin de notre Tanindrazana.
Alors, que faire ? Notre témoin, avec sagesse, nous rappelle que la critique fait partie du jeu quand on est exposé. Mais il y a critique constructive et critique destructrice. Et surtout, il y a le respect de l’autre, cette valeur cardinale qui devrait tous nous animer, quelles que soient nos différences.
Peut-être est-il temps, pour les Malgaches à l’étranger, d’engager une vraie réflexion sur notre mentalité malgache. De nous demander si certains travers ne relèvent pas d’une mentalité de m*rde qu’il nous faut dépasser. De cultiver, où que nous soyons et quel que soit notre statut, les valeurs de respect, de bienveillance et de solidarité.
C’est à ce prix que nous pourrons, gasy any an-dafy, porter haut les couleurs de notre pays et montrer au monde le meilleur de cette mentalité malgache qui, n’en doutons pas, a aussi de merveilleux trésors à offrir. À bon entendeur…
