Rien n’est jamais gagné d’avance dans la grande valse des urnes. À l’issue des élections législatives du 29 mai 2024 à Madagascar, l’heure est au casse-tête politique dans la Grande Île. Un scrutin à rebondissements qui laisse planer bien des interrogations sur l’avenir institutionnel du pays. Dans la confusion générale, chaque camp revendique la victoire, criant à la fraude dès que les résultats partiels lui sont défavorables. Une cacophonie électorale qui plonge un peu plus la classe politique dans l’imbroglio. Bienvenue dans les coulisses d’une séquence à hauts risques pour la démocratie malgache, où se joue l’avenir même du processus électoral.

 

Elections législatives : Un scrutin disputé dans la confusion

Les premiers éléments chiffrés publiés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) concernant ces élections législatives à Madagascar ne font qu’attiser les polémiques. Avec ces tendances partielles basées sur quelques bureaux de vote épars, chaque camp se rue pour revendiquer la victoire. Le pouvoir en place, comme ses adversaires de l’opposition unie, martèlent tour à tour leurs succès électoraux selon les circonscriptions.

Dans les faits, cette guerre de la communication relève bien plus d’un jeu des postures que d’une réalité statistique. Avant même la proclamation des résultats définitifs, prévue pour le 18 juin, la confusion règne en maître sur le sort des 163 sièges de députés en jeu. Une incertitude dans laquelle les candidats indépendants pourraient bien tenir un rôle charnière pour faire basculer la majorité parlementaire.

 

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Une élection à fort enjeu politique

Au-delà du chassé-croisé des déclarations tonitruantes, ces élections législatives à Madagascar cache en réalité un enjeu de pouvoir déterminant. Le pouvoir en place doit impérativement conserver une majorité à l’Assemblée nationale pour faire appliquer son « programme » sans blocage institutionnel.

À l’inverse, l’opposition menée entre autres par Marc Ravalomanana voit dans ce scrutin une revanche très attendue. Après avoir crié à la « présidentielle confisquée », leurs plateformes communes espèrent désormais porter l’estocade au régime en place avec une majorité parlementaire. Un résultat qui pourrait cependant plonger Madagascar dans une crise de régime, avec un nouveau bras de fer en perspective entre les deux pouvoirs exécutif et législatif.

Pour les électeurs malgaches las des crises à répétition, l’espoir reste de voir leurs députés transcrire démocratiquement leur voix. Mais les augures s’annoncent bien moroses pour l’avenir de la jeune démocratie de la Grande Île. Le compte à rebours est lancé.

 

Elections législatives à Madagascar : Irrégularités et tensions sur le terrain

Au-delà des échanges de communiqués et de publications tonitruants sur les réseaux sociaux et les médias, ces législatives n’ont pas été de tout repos sur le terrain. Dès l’ouverture des bureaux de vote, les premières irrégularités présumées ont été dénoncées par les délégués des partis en lice.

Actes d’intimidation envers les assesseurs, bourrages d’urnes supposés, les électeurs malgaches ont été spectateurs de nombreux incidents épars, mais significatifs. Comme ce bureau de la capitale où un responsable aurait orienté les suffrages avec trop de zèle. Ou encore ces procès-verbaux déjà signés à Antsirabe avant même la clôture, fait rarissime dénoncé par les observateurs indépendants.

Le point d’orgue aura été l’incendie de locaux de la CENI dans l’extrême sud, à Tsihombe. Un acte criminel radicalement condamné, mais qui en dit long sur les tensions ambiantes. Malgré les appels au calme lancés par toutes les parties prenantes, le climat délétère persiste à l’approche des résultats définitifs.

 

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Un résultat aux lourdes conséquences

Reste désormais à suivre le processus de centralisation et de proclamation des résultats législatifs par la Commission électorale. Après publication des scores officiels pour chaque circonscription, la Haute Cour Constitutionnelle devra ensuite entériner l’attribution des 163 sièges selon la méthode de la plus forte moyenne.

Un moment de vérité décisif pour l’avenir institutionnel malgache. Quel que soit le vainqueur de ces élections tendues, la nouvelle Assemblée nationale se verra confrontée au défi de ramener la sérénité dans un pays où la fracture politique prend un tour préoccupant.

La pression sera en tout cas immense sur les épaules des futurs députés, chargés de débloquer la situation pour éviter l’explosion d’une crise politique durable. Un lourd mandat en perspective, pour lequel aucun camp ne semble réellement préparé pour l’heure.

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