Ça y est, le spectre de la grande soif commence à hanter les rues d’Antananarivo. Combien de temps encore avant que la capitale ne se transforme en véritable ville à sec ? Les signes avant-coureurs ne trompent pas : multiplications des charrettes de bidons bleus faméliques, queues interminables aux bornes-fontaines désormais prises d’assaut…

Ici, plus qu’ailleurs à Madagascar, la menace désormais bien réelle du manque d’eau crève les yeux. Conséquence dramatique d’un cocktail explosif mêlant démographie galopante, dérèglement climatique et déboisement effréné. La grande soif pourrait bien devenir bientôt cauchemar pour tous.

 

Le crépuscule d’une métropole assoiffée

Comme si la situation à Antananarivo ne suffisait pas, la menace s’étend déjà aux zones limitrophes de la capitale avec une inquiétante rapidité. Au point d’envisager l’impensable : un véritable assèchement de toute la région dans un avenir des plus proches.

Illustrations flagrantes avec les cas préoccupants des localités de Mantasoa, Antelomita et Tsiazompaniry. Des réservoirs naturels qui, hier encore, formaient l’indispensable garde-manger d’eau pour la capitale malgache. Aujourd’hui ? Leur niveau baisse à vue d’œil sous l’effet des pillages en amont.

Un crépuscule des grands lacs en accéléré, qui fait redouter le pire pour les millions d’âmes dépendantes de ces points d’eau vitaux. La grande soif est désormais bien installée, menaçant la vie elle-même !

 

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L’impuissance coupable des pouvoirs publics

Mais alors que la situation empire dramatiquement, où sont donc passées les autorités ? Que font-elles face à cette crise hydrique de plus en plus dantesque qui s’abat sur les Tananariviens ? Réponse, peu ou prou : pas grand-chose de concret sur le terrain. Juste une indifférence coupable, un déni de la réalité criant.

Il faut dire qu’à se concentrer exclusivement sur des projets pharaoniques comme les téléphériques coûteux, on en oublierait presque l’essentiel ! L’eau, ce bien pourtant vital qui devrait être la priorité absolue.

Hélas, les pouvoirs publics traînent encore les mêmes vieilles casseroles historiques. Un laxisme criminel en matière de préservation des ressources, symbole de l’impuissance endémique qui gangrène toute velléité d’anticipation. Un immobilisme suicidaire qui se paie déjà cash au prix fort.

 

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Durcir le combat ou subir la soif ?

Alors, qu’attend-on pour réagir avant qu’il ne soit trop tard ? À moins d’y prendre garde, cette situation explosive pourrait bien aboutir à l’irréparable pour Antananarivo. Mais des pistes existent pour briser ce cycle infernal de la grande soif.

La première, assurément, serait d’exploiter mieux les ressources hydrauliques encore disponibles sous nos pieds. À commencer par le vaste potentiel des nappes phréatiques encore peu valorisées. Une source vitale à ne plus ignorer.

Puis, au-delà de ces apports immédiats, il faudra absolument investir dans des programmes massifs de reboisement et de replantation. Seule une restauration volontariste et durable des couverts végétaux pourra, à terme, permettre de rééquilibrer les cycles de l’eau.

Mais rien ne se fera sans une réelle mobilisation citoyenne de grande ampleur pour créer l’inévitable électrochoc ! Un sursaut salvateur avant que la capitale ne franchisse le point de non-retour.

 

L’eau ou le chaos : Antananarivo à l’heure des choix vitaux

À l’évidence, Antananarivo se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins. Prendre enfin la mesure de l’urgence ou se laisser docilement entraîner vers l’asphyxie ?

La voie de la soif, c’est celle du chaos assuré pour la capitale et ses millions d’habitants : souffrances inouïes, risques sanitaires explosifs, exode massif…

Ou bien le réveil cathartique ? En portant toutes les forces dans un immense branle-bas de combat pour la survie. Une lutte homérique pour l’Or Bleu qui se gagnera par l’action volontariste, le patriotisme sincère et l’unité citoyenne. La voie de la renaissance !

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