Madagascar, terre de contrastes, est un pays où l’écart entre les riches et les pauvres ne cesse de se creuser. Alors que la majorité de la population vit avec des revenus modestes, quelques individus se trouvent à la tête d’immenses fortunes. Aujourd’hui, nous mettons en lumière trois des hommes les plus riches de la Grande Île : Naina Andriantsitohaina, Hassanein Hiridjee, et Mamy Ravatomanga. Chacun d’entre eux a su, à sa manière, bâtir des empires économiques qui dominent plusieurs secteurs stratégiques du pays.
Naina Andriantsitohaina : L’héritier d’un empire familial
Naina Andriantsitohaina, figure incontournable de la grande bourgeoisie malgache, est l’héritier du groupe Andriantsitohaina, un conglomérat diversifié fondé par son père. Ce groupe comprend des entreprises dans les secteurs de l’imprimerie, des produits chimiques, de la banque, et des médias. Sous sa direction, le groupe a prospéré, atteignant un chiffre d’affaires d’environ 15 millions d’euros et employant plus de 400 personnes.
Descendant d’une lignée aristocratique, Naina Andriantsitohaina a su moderniser et développer l’empire familial qu’il a hérité en 2002. Homme d’affaires avisé, il a également occupé des postes influents, comme celui de président du Groupement des entreprises de Madagascar (GEM). Toutefois, après une tentative de sabotage de son imprimerie en 2009, il a décidé de se tenir à l’écart de la scène politique, préférant se concentrer sur ses entreprises et ses passions personnelles, comme les motos de collection.
L’influence de Naina Andriantsitohaina s’étend bien au-delà de ses affaires. Sa position dans les secteurs clés de l’économie malgache, notamment la banque et les médias, lui confère un pouvoir non négligeable sur le plan national.
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Hassanein Hiridjee : Le marathonien des affaires
Hassanein Hiridjee est le directeur général du groupe Axian, un mastodonte économique présent dans des secteurs aussi variés que l’immobilier, la banque, les télécoms, et la distribution pétrolière. Axian emploie près de 4 000 personnes et réalise un chiffre d’affaires de plus de 500 millions d’euros. Ce groupe familial, qu’il dirige avec ses oncles et son frère, a su se diversifier et se développer bien au-delà des frontières malgaches, notamment dans l’océan Indien.
Hassanein Hiridjee, Franco-Malgache, est un boulimique de travail, toujours en mouvement. Ce passionné de course à pied, qui a déjà participé au Marathon de New York, applique la même discipline et la même détermination dans sa gestion des affaires. Sous sa direction, Axian a connu une expansion fulgurante, notamment grâce à des partenariats stratégiques avec des acteurs internationaux comme Xavier Niel.
Malgré un agenda chargé, Hassanein Hiridjee trouve le temps de s’engager dans des actions philanthropiques, notamment à travers la Fondation H, qui soutient les artistes malgaches. Cet engagement, combiné à son leadership économique, fait de lui l’un des hommes les plus influents et respectés de Madagascar.
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Mamy Ravatomanga : Le stratège de l’ombre
Mamy Ravatomanga est le fondateur et PDG du groupe Sodiat, un conglomérat aux activités diversifiées allant de la construction à l’hôtellerie de luxe, en passant par le transport et l’import-export. Son empire, fondé en 1990, est aujourd’hui l’un des plus puissants de Madagascar, avec des revenus annuels estimés à 250 millions de dollars.
Mais ce qui distingue véritablement Mamy Ravatomanga, c’est son influence politique. Proche conseiller du président Andry Rajoelina, il a joué un rôle clé dans l’accession de ce dernier au pouvoir en 2009. Depuis, il est resté un acteur majeur de l’ombre, influençant les décisions économiques du gouvernement malgache.
En 2017, Forbes le classait comme le deuxième homme le plus riche de Madagascar. En 2023, il a été nommé consul honoraire de la Côte d’Ivoire à Madagascar, renforçant encore son réseau et son influence internationale.
L’élite économique de Madagascar
Naina Andriantsitohaina, Hassanein Hiridjee, et Mamy Ravatomanga représentent l’élite économique de Madagascar. Ces trois hommes ont su, chacun à leur manière, exploiter les opportunités offertes par leurs héritages ou leur environnement pour bâtir des empires. Leur influence va bien au-delà de leurs entreprises, touchant à la fois la politique, la société, et l’économie malgache.
Dans un pays où les inégalités sont criantes, ces fortunes colossales soulèvent des questions sur la concentration des richesses et du pouvoir. Alors que la majorité des Malgaches lutte pour joindre les deux bouts, une poignée d’individus contrôle des secteurs stratégiques, influençant l’avenir du pays.
