Dans le monde scintillant de la mode malgache, tout ce qui brille n’est pas or. Alors que certains stylistes malgaches font rayonner le talent de l’île sur la scène internationale, d’autres semblent avoir confondu leur atelier avec le plateau de « Divas en herbe« . Le récent bad buzz impliquant un soi-disant styliste malgache « professionnel » a mis en lumière des pratiques pour le moins douteuses. Enfilons nos lunettes de soleil et plongeons dans les coulisses pas très reluisantes du stylisme malgache, où les égos démesurés de quelques-uns menacent d’éclipser le véritable savoir-faire d’une profession entière. Bienvenue dans un défilé où les paillettes cachent mal les coutures grossières de certaines pratiques.
La star est née… dans sa tête
Qui a besoin de paparazzis quand on peut jouer les divas soi-même ? Certains stylistes malgaches ont élevé l’inaccessibilité au rang d’art. Ils flottent dans leur bulle de fausse célébrité, trop occupés à admirer leur reflet dans les sequins pour daigner répondre aux simples mortels qui osent les solliciter. Ces créateurs de mode autoproclamés stars excellent dans l’art de faire poireauter leurs clients comme s’il s’agissait de fans en délire devant les loges d’un concert.
Le créateur de mode malgache moyen de cette trempe se prend tellement au sérieux qu’on se demande s’il ne dort pas avec sa machine à coudre, de peur qu’elle ne s’enfuie avec un couturier malgache plus terre-à-terre. L’humilité ? Connais pas. La modestie ? Un concept aussi démodé que les épaulettes des années 80.
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Les prix qui font tourner la tête (et vider le porte-monnaie)
Parlons argent, voulez-vous ? Certains stylistes malgaches ont visiblement confondu leurs tarifs avec le PIB national. Leurs prix sont si exorbitants qu’on se demande si chaque point de couture n’est pas serti de diamants. La haute couture malgache, version arnaqueuse, transforme les clients en banquiers involontaires, finançant probablement la prochaine collection d’ego-trips du styliste.
L’acompte, cette belle invention qui permet de payer pour… rien du tout ! Certains clients attendent leur commande depuis si longtemps qu’ils pourraient célébrer l’anniversaire de leur dépôt. Pendant ce temps, leur argent finance sans doute la énième paire de lunettes de soleil et les sorties en boîte du styliste malgache en vogue.
Le temps est un concept relatif chez certains stylistes
Dans l’univers parallèle de certains créateurs, les délais sont aussi élastiques que du lycra bon marché. La ponctualité ? Un concept has-been, darling ! Pourquoi livrer à temps quand on peut faire languir le client pendant des mois, voire des années ? C’est tellement plus chic de laisser les gens poireauter en petite tenue, attendant désespérément leur commande pour le mariage… de l’année dernière.
L’acompte éternel est devenu la nouvelle tendance de la mode malgache. Investissez aujourd’hui dans le néant, et peut-être, un jour, si les astres s’alignent et que le styliste malgache daigne sortir de sa sieste créative, vous recevrez votre précieuse commande. Ou pas.
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La sous-traitance : L’envers du décor pailleté
Ah, le « fait main » ! Cette belle expression qui, pour certains stylistes malgaches, signifie en réalité « fait par d’autres mains, probablement moins qualifiées, mais hey, qui s’en soucie ?« . La sous-traitance est devenue l’accessoire à la mode chez ces créateurs qui préfèrent jouer les stars plutôt que de manier l’aiguille.
Commander une robe à ces soi-disant génies de la haute couture malgache, c’est comme jouer à la loterie des compétences. Vous pourriez gagner un chef-d’œuvre… ou un torchon digne des soldes d’une friperie de quartier. Mais chut ! Ne dites rien, c’est du « haut de gamme« .
L’overbooking : L’art de promettre la lune et de livrer des cailloux
Certains stylistes malgaches ont élevé la surréservation au rang de business model. Pourquoi refuser des commandes quand on peut simplement… ne pas les honorer ? C’est tellement plus excitant de jongler avec les attentes des clients comme un cirque amateur avec des tronçonneuses.
Quand vient le moment d’expliquer les retards, ces artistes de l’excuse déploient une créativité qui ferait pâlir d’envie leurs créations vestimentaires. Problèmes techniques ? Check. Manque d’effectif ? Évidemment. Coupures d’électricité ? Un classique. Pénurie de tissu doré provenant d’une mine secrète au cœur de l’Himalaya ? Pourquoi pas !
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La mode malgache, entre talents réels et illusions perdues
Il serait injuste de mettre tous les stylistes malgaches dans le même panier pailleté. Le stylisme malgache regorge de véritables talents qui méritent reconnaissance et respect. Malheureusement, les frasques de quelques ego surdimensionnés menacent de ternir l’image de toute une profession.
Pour chaque créateur de mode malgache qui confond son atelier avec un plateau de téléréalité, il en existe heureusement d’autres qui travaillent avec passion et intégrité. La vraie mode malgache ne se mesure pas à la taille de l’ego du styliste ou à l’absurdité de ses tarifs, mais à la qualité de son travail et au respect de ses clients.
Alors, chers amateurs de mode, la prochaine fois que vous croiserez un styliste malgache qui se prend pour la réincarnation de Coco Chanel version tropicale, rappelez-vous : dans le monde de la mode comme ailleurs, ce n’est pas la taille du paon qui compte, mais la beauté de ses plumes. Et si possible, des plumes qui arrivent à l’heure et au prix convenu.