Chers lecteurs du blog sur Madagascar, accrochez vos ceintures et préparez-vous à un voyage au cœur de l’absurdité made in Madagougou ! Notre Fy Loha national vient de nous sortir une déclaration qui restera dans les annales : sacrifier le budget des écoles pour acheter du carburant et réduire le délestage. Oui, vous avez bien lu, et non, ce n’est pas une blague !
Le génie visionnaire de notre Fy Loha
Le génie visionnaire de notre Fy Loha ne connaît décidément pas de limites. Face aux coupures d’électricité qui plongent le pays dans le noir, quelle est sa solution miracle ? Piocher allègrement dans les fonds destinés à l’éducation pour les injecter dans les réservoirs de la JIRAMA ! Une idée tellement brillante qu’elle devrait être inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Mais pourquoi s’arrêter là ? Et si on détournait aussi l’argent des hôpitaux pour offrir des montures en or massif aux pontes du régime ? Ou qu’on réquisitionnait les budgets des routes pour organiser des soirées VIP avec caviar et champagne ? Les possibilités sont infinies !
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Les conseillers fantômes du Palais
Pendant que Madagougou sombre dans les affres du délestage, on se demande bien à quoi servent les conseillers de notre cher Fy Loha. Ont-ils été recrutés sur CoinCoin.mg ou dans une pochette surprise ? Visiblement, leur principale fonction est de jouer aux chifoumis pour décider quelle idée saugrenue soumettre à la sagacité présidentielle. À moins qu’ils ne soient trop occupés à faire la sieste dans leurs fauteuils en cuir pour se soucier du sort du petit peuple. En tout cas, il est urgent de leur offrir un stage intensif chez Captain Obvious pour leur apprendre les bases du bon sens !
Et si on coupait ailleurs ?
Mais revenons à nos moutons électriques. Puisque notre auguste Fy Loha a décidé de jouer au Père Noël avec le budget de l’éducation, pourquoi ne pas aller jusqu’au bout de la logique ? Après tout, qui a besoin d’écoles quand on peut avoir des centrales thermiques flambant neuves ? Et tant qu’à faire dans la gabegie, pourquoi ne pas aussi sacrifier quelques postes de dépenses superflus sur l’autel de la lutte contre le délestage ?
Tiens, commençons par gratter quelques milliards sur le budget de l’armée ! Après tout, ce n’est pas comme si nos vaillants soldats avaient besoin de matériel décent et d’une solde digne de ce nom pour assurer la sécurité du pays. Non, l’essentiel, c’est d’avoir du carburant pour alimenter nos centrales thermiques ! Et tant qu’on y est, pourquoi ne pas aussi rogner sur les indemnités et les 4×4 de nos chers députés ? Vu leur assiduité légendaire et l’efficacité de leur travail législatif, nul doute qu’ils accepteront de bon cœur ce petit sacrifice pour la nation.
Et que dire de la Présidence, ce gouffre à pognon sans fond ? Entre les fastueux voyages à l’étranger de notre Fy Loha et de sa cour, les réceptions grandioses, il y aurait de quoi renflouer les caisses de la JIRAMA pour quelques décennies ! Mais non, il est bien plus crucial de préserver le train de vie pharaonique de nos élites que d’investir dans l’avenir de nos enfants. De toute façon, à quoi bon construire des écoles si c’est pour qu’elles soient fermées à cause des coupures d’électricité ?
Quant à nos bons ministres, ces globe-trotters invétérés qui enchaînent les séjours aux quatre coins du monde, ils vont devoir se serrer un peu la ceinture. Finies les escapades en première classe et les soirées de gala : place à la rigueur budgétaire ! Ils n’ont qu’à tenir leurs réunions stratégiques à la lueur d’une bougie et voyager en micheline s’ils veulent économiser les deniers publics. L’image bucolique du ministre en short et en tong débarquant d’un tacot brinquebalant aura au moins le mérite de nous faire sourire pendant les longues heures de délestage.
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L’éducation, ce fardeau encombrant
Car il faut bien avouer que l’éducation est un boulet dont Madagougou se passerait bien. À quoi bon alphabétiser les masses et former des citoyens éclairés ? C’est la porte ouverte aux revendications et à l’esprit critique ! Non, décidément, il est bien plus sûr de garder le peuple dans une bienheureuse ignorance. Comme ça, pendant que le petit écolier malagasy comptera les mouches dans sa salle de classe délabrée, nos dirigeants pourront sabrer le champagne en se félicitant d’avoir jugulé la crise énergétique. Un choix aussi humaniste que visionnaire !
Vers l’abîme et au-delà !
Finalement, ce bon vieux sage chinois avait vu juste : pour détruire un pays, rien ne vaut une bonne crise sociale sur fond d’obscurantisme et de corruption. Avec le coup d’éclat de notre Fy Loha, Madagougou est en pole position pour décrocher la palme du naufrage économique et social. Alors, tous ensemble, continuons à saborder joyeusement l’éducation pour alimenter le brasier du délestage. Après tout, qui a besoin d’écoles quand on peut avoir des groupes électrogènes ? Et puis, si d’aventure la situation dégénère en explosion sociale, il sera toujours temps de blâmer la fatalité. Ou mieux, de trouver un nouveau bouc émissaire budgétaire. Les hôpitaux peut-être ?
Décidément, le génie de la stratégie made in Madagougou n’a pas fini de nous surprendre. Alors comme dirait l’autre : « Éteignez la lumière en partant, le dernier fermera la JIRAMA ! »