À Madagascar, les coupures d’eau et d’électricité sont devenues le quotidien récalcitrant des citoyens. Un phénomène qui plonge la population dans un ras-le-bol généralisé, à bout de patience face à ces perturbations incessantes de la vie courante. De la capitale aux provinces reculées, le mantra est le même : la dénonciation d’un service public indigne, éculé, incapable d’assurer un approvisionnement stable et fiable. Un ras-le-bol de la Jirama qui se mue parfois en manifestations de colère, les usagers n’hésitant plus à descendre dans la rue pour crier leur légitime exaspération !
Un service public à la peine
Bien que révoltant, ce constat navrant n’a pourtant rien de surprenant dans un pays en développement comme Madagascar. La défaillance criante des services essentiels comme l’eau et l’électricité de la Jirama relève presque de la norme dans ces contrées en quête de développement, chahutées par le sous-investissement chronique.
Résultat : les conséquences au quotidien se font durement ressentir. Pour les ménages, ces coupures à répétition (délestage) de la Jirama perturbent les tâches les plus basiques, de la préparation des repas au lavage des vêtements. Quant impacts sur les entreprises, c’est toute l’activité économique qui se trouve paralysée à chaque panne prolongée. Une douche froide si récurrente qu’elle en devient l’insupportable quotidien !
Pire, sur le long terme, c’est la fiabilité même des réseaux qui se trouve remise en cause. Lorsque les coupures deviennent la norme plutôt que l’exception, toute programmation, toute planification se transforme en défi de haute voltige. Vivre dans l’imprévisibilité permanente, voilà le triste sort réservé aux usagers de la Jirama à la peine.
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La Jirama dans l’impasse
Au cœur de cette crise énergétique, la Jirama, ce mastodonte public censé assurer la distribution d’eau et d’électricité, semble éreinté. Si elle brandit encore l’argument des « pannes techniques » ou des « travaux d’urgence » pour justifier les ruptures d’approvisionnement, difficile de croire à ces prétextes éculés.
Non, le mal semble bien plus profond et structurel. D’abord, les infrastructures vétustes, parfois vieilles de plusieurs décennies, peinent à tenir la cadence. Ensuite, la gestion même de cette société d’Etat laisse à désirer, entre gabegie financière, détournements de fonds et décisions ubuesques des dirigeants.
Telle est l’impasse dans laquelle se trouve la Jirama : étouffée par ses vieux démons, elle se révèle bien en peine d’offrir un service digne de ce nom. Jusqu’à devoir se résoudre, dans les prochaines semaines, au « délestage » programmé par quartiers, aveu d’échec suprême ! Au grand dam des usagers, une nouvelle fois sacrifice sur l’autel de l’incompétence ambiante.
Appels à des solutions durables
Face à ce naufrage énergétique, la grogne ne cesse d’enfler chez les usagers malgaches. Au désarroi initial succède désormais une impatience fébrile, un ras-le-bol général qui fait rapidement tache d’huile au sein de la population. « On ne peut plus continuer à subir ces coupures sans arrêt ! Nos vies en sont complètement perturbées« , s’emporte Jackye, jeune mère de famille excédée.
Un cri du cœur qui en dit long sur le besoin criant de solutions pérennes pour rétablir un service décent et fiable sur le long terme. Loin des pansements d’urgence qui ne feront que repousser l’inéluctable…
Les autorités malgaches semblent l’avoir compris, qui multiplient les réunions de crise ces derniers mois. Mais la complexité des défis à relever rappelle la nécessité d’une riposte massive, globale et concertée pour enfin régler ce problème. Un défi ardu, mais une opportunité en or de donner un sérieux coup d’accélérateur au développement !
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JIRAMA : L’heure du développement a sonné
Ces interminables coupures d’eau et d’électricité de la Jirama ne sont que les symptômes visibles d’un mal bien plus profond : le retard de développement chronique de la Grande Île. Combien de temps les Malgaches devront-ils encore subir ces avanies dignes d’un autre âge, eux qui aspirent pourtant à la modernité ?
Il est désormais temps d’enclencher la guerre contre ce sous-équipement rétrograde et toute cette gestion défaillante. En investissant massivement dans des infrastructures dignes de ce nom, la clé de la prospérité économique et sociale. L’heure du développement durable a sonné pour Madagascar, voilà le message que les dirigeants se doivent d’entendre !