Sur Facebook, la bataille est déjà lancée. Qui sera le premier à exhiber son iPhone 16 flambant neuf ? Chaque année, à chaque sortie d’un nouveau modèle, c’est la même histoire : la course à celui qui se fera remarquer en premier. Mais avec un prix avoisinant les 7 000 000 Ar, soit l’équivalent de 28 fois le salaire minimum malgache, il est clair que ce ne sera pas monsieur ou madame Tout-le-Monde qui se jettera sur le nouvel iPhone 16. Non, ce privilège est réservé aux nouveaux riches et aux influenceurs en quête de validation de la société. Parce que, soyons honnêtes, ce qui compte vraiment ici, ce n’est pas la technologie. Ce qui importe, c’est la frime.

 

Un téléphone ou un symbole de réussite sociale ?

Ce qu’on appelle désormais « smartphone » a cessé d’être un simple outil depuis bien longtemps. À Madagascar, comme ailleurs, le culte du paraître a pris le dessus sur l’aspect pratique de l’objet. Un iPhone 16 dans la main, et voilà qu’on se transforme en un symbole ambulant de réussite, de puissance, et surtout, de validation de la société. En effet, ce n’est pas tant un téléphone que l’on s’offre, mais un sésame vers un cercle de privilégiés, de ceux qui ont réussi à grimper les échelons de la réussite sociale.

Les nouveaux riches, fraîchement sortis de l’ombre, adorent se pavaner avec ce genre d’objets. Le nouvel iPhone 16 devient alors leur insigne de conquête. Après tout, quoi de mieux pour prouver qu’on est arrivé que d’avoir un gadget qui coûte plus cher qu’un terrain à la campagne ? Ce téléphone, c’est l’assurance de se faire remarquer dans un monde où l’apparence dicte les règles. Et dans une société où beaucoup peinent à joindre les deux bouts avec un SMIC à 250 000 Ar, posséder un iPhone 16 revient à dire : « Regardez, j’ai réussi. Moi, je peux me le permettre. »

 

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L’iPhone 16, l’allié des « vola tsy nisasarana »

Mais ce n’est pas tout. Parmi les heureux propriétaires du nouvel iPhone 16, on trouve une autre catégorie bien connue à Madagascar : ceux qui ont de l’argent, mais sans avoir transpiré pour l’obtenir. Les fameux détenteurs de « vola tsy nisasarana« , cet argent acquis facilement ou sans effort. Pourquoi ne pas claquer 7 000 000 Ar dans un téléphone quand cette somme est tombée du ciel, sans sueur ni labeur ?

Pour ces privilégiés, se procurer un iPhone 16 est un geste simple, presque anodin. Il est si facile de se faire remarquer en un clin d’œil grâce à ce joujou technologique qui, en vérité, ne leur sert pas plus que leur ancien modèle. Mais voilà, ils l’ont, et c’est tout ce qui compte. Le culte du paraître les pousse à étaler cette fortune acquise sans effort, comme une récompense de leur bonne étoile. Tant pis si l’iPhone 16 finira sous-utilisé, l’important est de briller, même brièvement.

 

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Une révolution technologique ? Vraiment ?

Alors, qu’est-ce que cette version 2024 de l’iPhone nous réserve de si exceptionnel pour justifier un tel prix ? À première vue, pas grand-chose. Oui, bien sûr, il y a deux nouveaux boutons – parce que pourquoi pas ? Et puis, Apple nous promet monts et merveilles côté intelligence artificielle, avec des fonctionnalités dont la plupart des utilisateurs n’auront jamais réellement besoin. Mais au fond, ce nouvel iPhone 16 n’apporte rien de révolutionnaire. Il n’est qu’une énième itération d’un modèle qui a déjà fait ses preuves, avec quelques retouches superficielles ici et là.

Les fanboys Apple, eux, ne manqueront pas de s’extasier devant ces « nouveautés ». Mais soyons sérieux, à part deux boutons en plus et un marketing millimétré, où est la véritable innovation ? Il semblerait qu’Apple ait misé sur le culte du paraître pour vendre cette cuvée 2024. Car au final, l’important n’est pas tant ce que l’iPhone 16 peut faire, mais bien ce qu’il représente. Un ticket d’entrée dans le club des privilégiés, un outil de validation de la société, et surtout, un miroir de la frime moderne.

 

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iPhone 16 : Pour ceux qui veulent se faire valoir, pas pour ceux qui veulent un outil

En conclusion, l’iPhone 16 est bien plus qu’un simple smartphone. Il est devenu un symbole de statut, un moyen de se montrer, de prouver que l’on fait partie de l’élite – ou du moins, qu’on le prétend. Dans un pays où le SMIC avoisine à peine le prix d’une coque d’iPhone, il est clair que posséder ce téléphone est plus une question d’apparence que de nécessité.

Alors, pour ceux qui aiment la frime, pour ceux qui cherchent à se faire remarquer et à afficher leur « réussite » – ou leur chance, dans le cas des détenteurs de « vola tsy nisasarana » – l’iPhone 16 est le choix parfait. Pour les autres, ceux qui préfèrent un outil fonctionnel plutôt qu’un bijou de vitrine, il y a toujours les modèles précédents, tout aussi performants, mais bien moins ostentatoires.

 

L’iPhone 16 : Plus qu’un téléphone, une façon de briller dans l’univers impitoyable du culte du paraître.

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