Un spectre hante les rêves d’avenir de la jeunesse malgache : la fuite des cerveaux. Ce phénomène d’exode massif frappe de plein fouet une nation désemparée, impuissante à retenir ses forces vives. Privée de son élite, comment la Grande Île pourra-t-elle un jour se relever et s’arracher au marasme ? Une saignée de talents sans précédent, qui met à nu les plaies béantes d’une société exsangue.
Une jeunesse sacrifiée sur l’autel de l’instabilité politique
Difficile en effet de nier l’évidence : rien ne va à Madagascar. L’instabilité politique chronique fait office de bourreau pour les ambitions de la jeunesse malgache. Une succession ininterrompue de crises aux relents de soufre, où les régimes se succèdent sans réellement se ressembler.
Résultat, une faillite générale des institutions censées impulser le développement économique et social. Au lieu du progrès promis, ce sont les espoirs de toute une génération qui s’étiolent, broyés par :
- Une mauvaise gouvernance devenue la norme
- Des perspectives d’emploi quasiment nulles pour les diplômés
- Une économie nationale exsangue, survivant à l’ombre des potentats étrangers
Autant de facteurs qui poussent les jeunes Malgaches vers la seule issue : l’exil.
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L’exil, une valve de survie pour les aspirations brisées
Partir, fuir ce pays rongé de l’intérieur, pourquoi pas ? L’appel de l’ailleurs charrie son écume de promesses à même de faire rêver toute une jeunesse désabusée. Alors, par tous les moyens, légaux ou non, les voilà qui tentent leur chance par milliers.
Peu importe les risques : que ce soit en rejoignant des filières estudiantines étrangères, en postulant pour la Légion Étrangère, ou même en optant pour la périlleuse voie de l’immigration clandestine, tous les stratagèmes sont permis.
Car au fond, qu’est-ce qu’un peu de danger quand on se débat face à l’asphyxie ? Un choix par défaut, mais vitriole pour Madagascar, douloureusement amputée de ses forces vives.
Vers un renouveau malgache, par et pour la jeunesse
Endiguer ce fléau de l’exil ne pourra se faire qu’en revalorisant radicalement le modèle économique national. Exit les recettes développementalistes importées ! Madagascar doit réinventer ses propres codes pour libérer tout le potentiel de sa jeunesse.
Cela passe d’abord par la création d’un véritable écosystème économique ancré dans les réalités locales. En valorisant les compétences nationales plutôt que de tout miser sur l’assistance étrangère, le pays pourra enfin voir éclore une nouvelle génération d’emplois décents pour ses forces vives.
Mais le renouveau devra aussi se nourrir d’une gouvernance exemplaire, transparente et véritablement inclusive. Seule une classe dirigeante intègre et visionnaire pourra impulser ce sursaut salvateur pour la jeunesse malgache.
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Vers de nouveaux horizons pour la jeunesse malgache
Voilà le douloureux, mais ultime remède à cette fuite des cerveaux qui grève l’avenir. En replaçant la jeunesse au cœur de ses priorités, la Grande Île pourra peu à peu panser ses plaies. Et redonner à ses enfants l’espoir d’écrire une nouvelle page, porteuse de promesses radieuses.
Un défi de taille, mais pour lequel les générations montantes sont déjà prêtes à se battre. Alors, qu’on leur cède enfin la plume pour bâtir les contours de ces nouveaux horizons dont rêve Madagascar !