À Madagascar, alors que les publicités vantant « Bonne fête Maman » fleurissent un peu partout, nombreuses sont les familles qui peinent à se réjouir cette année. La rude crise économique qui secoue l’île leur vole toute insouciance pour célébrer dignement cette fête des Mères pourtant si chère. Une occasion habituellement joyeuse, mais qu’engloutissent désormais les âpres difficultés du quotidien. Quand la simple survie prend le pas sur tout le reste, comment trouver alors le temps et les moyens de marquer ce rendez-vous rituel ? Un crève-cœur supplémentaire pour beaucoup d’insulaires.

 

La spirale des privations au sein des foyers

Car ici comme ailleurs, la paupérisation galopante a sapé bien des foyers autrefois heureux. On assiste impuissant à l’éclatement de nombreuses cellules familiales malgaches, victimes des bouleversements économiques. D’un côté, des pères dépassés par les événements, partis sombrer dans l’alcool faute de revenus suffisants. De l’autre, des fratries d’enfants désœuvrés qui ne reconnaissent plus ces figures parentales absentes.

Pour beaucoup de jeunes Malgaches, l’envie de marquer le coup pour la fête des Mères se heurte à la cruelle réalité des fins de mois difficiles. Alors que ce rendez-vous approche, c’est le crève-cœur de devoir renoncer à offrir le moindre présent, la moindre attention à leur Maman chérie. Trop occupés à économiser chaque sou pour se nourrir convenablement, l’idée même de célébrer parait désormais un luxe inabordable.

 

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« Fetin’ny Reny » : Une fête presque oubliée, sacrifiée sur l’autel de la survie

Alors que le mois de mai devrait normalement sonner l’heure des réjouissances pour célébrer comme il se doit la fête des Mères, force est de constater l’amère réalité dans bien des foyers malgaches cette année. Quand les fins de mois se font aussi rudes, marquer le coup devient un luxe vite sacrifié sur l’autel des priorités vitales.

Comment trouver en effet le moyen d’offrir ne serait-ce qu’un présent anodin à Maman quand le dilemme se résume à devoir choisir entre cela ou… se nourrir ? Un crève-cœur de plus pour ces enfants qui, l’âme en peine, n’ont d’autre choix que de réprimer leurs envies de célébrer dignement leur Neny adorée.

Une douloureuse mise à l’écart d’une tradition pourtant chérie dans la Grande Île. Cette fête des Mères qui, au-delà du simple cadeau, revêt une dimension spirituelle et émotionnelle intense pour les familles insulaires. Mais la précarité n’épargne décidément rien ni personne cette année…

 

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Rendre enfin à Neny sa juste couronne !

Alors quand ce cruel constat fera-t-il enfin souffler un vent de remise en question sur la société malgache ? Combien de temps les héroïnes du quotidien que sont les mamans devront-elles encore attendre pour être célébrées comme il se doit, avec les honneurs et l’amour qu’elles méritent ?

C’est pourquoi, plus que jamais, il est urgent d’unir nos voix pour permettre à chacun de fêter dignement la « Fetin’ny Reny« . En réaffirmant ce rendez-vous comme l’une des priorités, en redoublant d’efforts pour en faire une véritable fête nationale ressoudant le lien social par-delà les épreuves. Pour enfin rendre à Neny sa juste couronne !

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