L’éducation devrait être le socle du progrès d’une nation, permettant à chaque citoyen d’acquérir les savoirs pour s’épanouir pleinement. Pourtant, à Madagascar, cet idéal d’émancipation par le savoir est bafoué de la pire des manières. Sur la Grande Île, l’accès à une éducation de qualité reste l’apanage d’une infime minorité. Tandis que les rejetons des élites se voient offrir un enseignement de prestige, la majorité populaire doit se contenter des miettes d’un enseignement public laissé à l’abandon. Une injustice criante qui sonne comme un aveu de trahison des dirigeants envers la jeunesse malgache.

 

Un système éducatif à deux vitesses

À Madagascar, le scandale d’une éducation à deux vitesses ne fait plus aucun doute. D’un côté, l’élite dirigeante choie une poignée de privilégiés en les envoyant dans les meilleurs établissements privés, où ils bénéficient d’un enseignement haut de gamme, de programmes ambitieux et d’infrastructures ultramodernes. De l’autre, la masse populaire doit se résoudre à des écoles délabrées sans moyens.

Des salles de classe insalubres, des effectifs pléthoriques, du matériel pédagogique vétuste ou carrément inexistant… Tel est le triste quotidien de ces jeunes Malgaches condamnés de facto à un avenir bouché par un enseignement public lui-même moribond. Une injustice sociale abyssale qui érige en système l’inégalité des chances dès le plus jeune âge. Une véritable gabegie antipatriotique au détriment des générations à venir.

 

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Un manque de patriotisme et de volonté politique criant

Le laxisme flagrant des autorités sur ce scandale témoigne d’un manque de patriotisme et d’une indifférence coupable envers l’avenir de la nation. Comment expliquer, sinon, que les dirigeants confient l’instruction de leurs propres rejetons à des établissements étrangers hors de prix ? Un aveu patent de leur défiance envers le niveau calamiteux de l’enseignement dispensé dans leur propre pays.

Loin de toute préoccupation égalitaire, cet exil éducatif en dit long sur les priorités réelles du pouvoir. En atteste la politique budgétaire nationale qui alloue des sommes faramineuses à l’Armée, mais des miettes à l’éducation nationale et à l’enseignement supérieur. Une injustice criarde qui sacrifie sciemment l’avenir des jeunes Malgaches sur l’autel des intérêts privés.

 

Une obligation morale pour bâtir une société enfin équitable

Face à ce naufrage éducatif et social, il est désormais impérieux que les dirigeants malgaches se ressaisissent. En jeu ? La construction d’une société apaisée et garante de l’égalité des chances pour toutes les couches de la population. Une obligation morale qui appelle des réformes structurelles en profondeur.

Rehausser drastiquement les budgets alloués à l’éducation nationale pour permettre de véritables investissements dans les infrastructures, la formation des enseignants et l’accès aux outils pédagogiques modernes constitue la pierre angulaire de ce chantier colossal. Mais au-delà, c’est une refonte totale de la gouvernance et des priorités gouvernementales qui s’impose.

Seule une réelle prise de conscience patriotique de la gravité de la situation permettra d’insuffler cette ambition d’une éducation de qualité pour tous, gage du progrès collectif. À défaut, l’injustice sociale abyssale qui ronge aujourd’hui la Grande Île ne fera que se perpétuer.

 

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L’éducation à Madagascar, un levier d’émancipation bafoué

Scandaleuse hypocrisie des élites, indifférence coupable des autorités, injustice sociale abyssale… Le constat est sans appel concernant le naufrage de l’éducation dans la Grande Île. Un sacrifice intolérable des jeunes générations sur l’autel des intérêts particuliers et de l’immobilisme patriotique.

Il est désormais vital que le pouvoir se ressaisisse et fasse de la réforme du système éducatif une priorité absolue. En réhabilitant massivement les infrastructures, en formant les enseignants, en rendant l’enseignement public accessible à tous, Madagascar aura enfin une chance de se réconcilier avec son avenir. Faute de quoi, l’injustice mortifère d’aujourd’hui ne fera que se perpétuer.

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