La Chine continue d’affirmer sa présence à Madagascar, avec des projets d’infrastructures toujours plus colossaux. Sous couvert d’une volonté d’aider à développer la Grande Île, les intentions chinoises suscitent des interrogations. Quels sont les véritables enjeux derrière ces investissements ? Sur notre blog sur Madagascar, nous proposons une analyse de la visite récente de la « China Communication Construction Company » (CCCC) à Madagascar et de la place grandissante de la Chine sur le continent africain.
Un projet qui profite à qui ?
La délégation chinoise, conduite par le PDG de CCCC, a présenté des projets qui semblent, sur le papier, prometteurs pour le développement de Madagascar. La Route du Soleil, les ports stratégiques, et les centrales hydroélectriques sont autant de symboles d’une volonté de moderniser le pays. Mais la question demeure : qui en profitera le plus ? Est-ce une véritable collaboration gagnant-gagnant, ou plutôt un moyen pour la Chine de renforcer son influence et ses intérêts économiques ?
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Rien n’est gratuit : La contrepartie cachée
Ah, la générosité chinoise… Mais attention, rien n’est jamais gratuit. Chaque kilomètre de route, chaque centrale construite aura un prix pour Madagascar. Endettement massif, exploitation des ressources naturelles malgaches, concessions territoriales, voire précieux bois… Ce que la Chine donne, elle le reprend d’une autre main, et souvent avec intérêts. Les exemples d’autres pays africains surendettés après avoir accepté les prêts chinois ne manquent pas. L’histoire nous montre qu’avec la Chine, l’addition arrive toujours, et elle est souvent salée.
L’emprise chinoise sur l’Afrique : Une stratégie bien rodée
Madagascar n’est pas un cas isolé. La Chine poursuit une stratégie globale d’expansion en Afrique, s’appuyant sur son initiative des « Nouvelles Routes de la Soie » pour s’implanter dans des régions stratégiques. Ports, routes, voies ferrées : tous ces projets servent aussi à asseoir l’influence chinoise sur le continent. Et soyons honnêtes, Madagascar, avec sa position géostratégique dans l’océan Indien, est une pièce de choix dans ce jeu de go à l’échelle planétaire. Mais à quel prix pour la souveraineté du pays ? Est-ce que le président Rajoelina a bien réalisé que ces partenariats pourraient transformer Madagascar en simple pion sur l’échiquier chinois ?
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Madagascar : Entre promesses et dépendance
Le président Rajoelina affiche un enthousiasme certain pour ces partenariats. Mais au-delà des promesses, Madagascar risque de se retrouver lié de manière étroite à la Chine, dépendant de ses financements, de ses technologies, et de ses entreprises. Et les exemples des pays voisins sont éloquents : cette dépendance peut se révéler étouffante, étouffante comme une corde autour du cou, et elle va souvent de pair avec une perte de souveraineté économique. Le développement à quel prix ? Celui de devenir un vassal dépendant de la générosité tout intéressée de l’Empire du Milieu ?
La vigilance ou la dépendance : Madagascar à la croisée des chemins
Les projets chinois à Madagascar, à commencer par la Route du Soleil, soulèvent de nombreuses questions. Derrière l’ambition affichée de développer l’économie malgache se cache un jeu d’influence où la Chine cherche avant tout à renforcer son emprise sur le continent africain. Pour Madagascar, la vigilance est de mise. Les opportunités sont grandes, mais les risques le sont tout autant. Ne pas sombrer dans une dépendance économique et politique sera crucial pour préserver la souveraineté du pays. Et il est temps de se poser la question : à quel prix sommes-nous prêts à accepter cette main tendue qui pourrait bien se transformer en poigne de fer ?