À Madagascar, la religion occupe une place prépondérante dans la vie des communautés. Une importance qui confère aux leaders religieux un pouvoir non négligeable, surtout auprès des populations les plus vulnérables. Malheureusement, cette crédulité est devenue le terrain de jeu favori de nombreux pasteurs auto-proclamés, qui n’hésitent pas à instrumentaliser la foi pour s’enrichir sans vergogne.

 

Une vague d’églises douteuses à Madagascar

Ces dernières années ont vu fleurir à Madagascar une myriade d’églises pentecôtistes et évangéliques aux pratiques pour le moins douteuses. Des lieux de culte improvisés dans des bâtiments vétustes, ne respectant aucune norme élémentaire de sécurité ou de salubrité. À leur tête, des pasteurs autoproclamés, dépourvus de toute formation théologique sérieuse, mais dotés d’un indéniable talent pour manipuler les foules.

 

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Des fidèles abusés par de faux miracles

Pour séduire et fidéliser leurs ouailles, ces gourous sans scrupules multiplient les promesses les plus folles. Guérisons miraculeuses, enrichissement rapide, résolution de tous les problèmes… L’objectif est clair : faire miroiter un avenir meilleur à ceux qui souffrent au quotidien de la pauvreté et de la maladie. Certains vont jusqu’à prescrire à leurs adeptes des « remèdes » dangereux, mettant gravement en péril leur santé physique et mentale. Le tout ponctué d’appels insistants aux dons, censés prouver la foi et la dévotion des fidèles.

 

Le business lucratif des faux hommes de Dieu

Car derrière ces soi-disant miracles se cache un business juteux et bien rodé. En exploitant sans vergogne la misère et la crédulité des plus démunis, ces charlatans de la foi se constituent rapidement de petites fortunes. Voitures de luxe, villas somptueuses, voyages aux frais de la princesse… Leur réussite matérielle ostentatoire tranche avec le dénuement de leurs fidèles, à qui ils ne cessent pourtant de réclamer toujours plus d’argent. Un modèle économique cynique et pervers, qui prospère sur la souffrance des laissés-pour-compte.

 

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L’État appelé à réguler le phénomène

Face à cette dérive inquiétante, il est temps pour les autorités malgaches de prendre le problème à bras-le-corps. Cela passe d’abord par l’établissement d’un cadre légal strict régissant l’ouverture de nouveaux lieux de culte, avec des critères précis à respecter en termes d’hygiène, de sécurité et de qualification des responsables. Les futurs pasteurs devraient ainsi être contraints de suivre une formation théologique reconnue avant de pouvoir exercer. Enfin, des sanctions sévères doivent être prévues et appliquées en cas d’abus avérés ou de mise en danger de la vie des fidèles.

 

Sortir de l’obscurantisme religieux

Mais au-delà de l’action des pouvoirs publics, c’est toute la société malgache qui doit se mobiliser contre le ravage des sectes à Madagascar. En sensibilisant les populations, notamment les plus fragiles, aux risques liés aux dérives sectaires. En promouvant un christianisme authentique, porteur de valeurs éthiques et réellement au service des pauvres. Les églises établies ont ici un rôle crucial à jouer, en se posant en rempart contre les imposteurs et en œuvrant à davantage de transparence. Car ce n’est qu’en sortant de l’obscurantisme que Madagascar pourra se libérer de l’emprise mortifère de ces pasteurs charlatans.

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