Une fausse générosité qui cache mal les vraies intentions. Ah, la JIRAMA ! Notre chère compagnie nationale d’eau et d’électricité vient encore de nous pondre un de ces communiqués dont elle a le secret. Sous couvert « d’améliorer son service » – on en rirait presque -, voilà qu’elle nous assène un nouveau coup de massue. Accrochez-vous bien, chers compatriotes, car la pilule est particulièrement amère cette fois-ci.

D’abord, on nous annonce fièrement que la date limite de distribution des factures est avancée au 10 du mois. Quelle générosité ! Nous voilà gratifiés de quelques jours supplémentaires pour contempler nos factures avant de devoir les régler. Mais attention, gare à celui qui oserait dépasser la date fatidique de paiement. Car c’est là que le bât blesse, et pas qu’un peu.

 

Des sanctions disproportionnées pour un service défaillant

En effet, la JIRAMA a décidé de sortir l’artillerie lourde contre les mauvais payeurs. Au menu des réjouissances : une majoration de 5% sur la facture du mois suivant en cas de retard. Rien que ça ! Comme si nos portefeuilles n’étaient pas déjà assez malmenés par l’inflation galopante et la crise économique. Mais ce n’est pas tout, mes amis. En cas de récidive, c’est la double peine : coupure du service, voire dépôt du compteur. Charmant programme, n’est-ce pas ?

On croit rêver ! La JIRAMA, cette même entreprise qui nous gratifie régulièrement de coupures d’eau et d’électricité à répétition, qui peine à assurer un service basique, se permet de nous menacer de sanctions si on ne paie pas rubis sur l’ongle. L’hôpital qui se fout de la charité, comme on dit.

 

Lire aussi : D’où viennent les problèmes de la JIRAMA ?

 

La technologie au service de l’arnaque

Mais le plus cocasse dans cette histoire, c’est la façon dont la JIRAMA tente de nous faire avaler la couleuvre. On nous vante les multiples moyens de recevoir nos factures : e-mail, WhatsApp, SMS, site internet… Comme si le problème était là ! Comme si les Malgaches ne payaient pas leurs factures par simple négligence ou par manque d’information.

 

La vraie raison des retards de paiement

La vérité, c’est que si les ménages peinent à régler leurs factures dans les temps, c’est tout simplement parce qu’ils n’en ont pas les moyens. Entre le loyer, la nourriture et les frais de scolarité, la facture JIRAMA passe souvent au second plan. Et ce n’est pas une majoration de 5% qui va miraculeusement remplir les porte-monnaies vides.

 

Une mesure qui soulève des questions

D’ailleurs, parlons-en de cette fameuse majoration. À qui va-t-elle profiter, au juste ? Certainement pas à l’amélioration du service, vu l’état lamentable dans lequel se trouve notre réseau électrique et hydraulique. Non, on ne peut s’empêcher de penser que c’est encore un moyen détourné de renflouer les caisses d’une entreprise minée par des années de mauvaise gestion et de détournements de fonds.

 

Lire aussi : JIRAMA : Le ras-le-bol des Malgaches face aux coupures trop fréquentes

 

Le silence assourdissant des défenseurs des consommateurs

Et pendant ce temps-là, que font nos chers défenseurs des consommateurs ? Ils brillent par leur silence assourdissant. Ces associations, censées protéger nos intérêts, se contentent de communiqués vides de sens et d’effets. On se demande bien à quoi elles servent, si ce n’est à légitimer un système qui pressure toujours plus le citoyen lambda.

 

Un gouvernement aux abonnés absents

Quant au gouvernement, son mutisme en dit long sur ses priorités. Plutôt que de rappeler la JIRAMA à l’ordre et d’exiger une amélioration réelle du service avant toute nouvelle mesure punitive, il laisse faire. Un laissez-faire qui ressemble fort à un blanc-seing donné à cette politique du bâton.

 

Un symptôme d’un mal plus profond

En fin de compte, ce nouveau tour de vis de la JIRAMA n’est que le énième symptôme d’un mal bien plus profond. Celui d’un service public en déshérence, incapable de remplir sa mission première : fournir eau et électricité de manière fiable et accessible à tous. Au lieu de s’attaquer aux racines du problème – corruption, sous-investissement chronique, gabegie – on préfère faire les poches des usagers.

Il est grand temps que les Malgaches se réveillent et exigent des comptes. Non pas seulement de la JIRAMA, mais de tout un système qui permet de telles dérives. Car si nous continuons à courber l’échine, nul doute que d’autres mauvaises surprises nous attendent au coin de la rue. Ou plutôt, au fond de nos factures.

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