Bienvenue dans le monde merveilleux des projets grandioses et des ambitions démesurées ! Aujourd’hui, nous nous penchons sur le nouveau jouet de nos dirigeants : le téléphérique d’Antananarivo. Un projet qui semble sortir tout droit d’un rêve de grandeur, mais qui, à y regarder de plus près, ressemble davantage à un gouffre économique suspendu au-dessus de nos têtes. Préparez-vous pour un voyage critique et sarcastique au cœur de cette aventure aérienne.
Téléphérique d’Antananarivo : Ignorance volontaire de la réalité économique
D’abord, parlons de l’éléphant dans la pièce : la rentabilité du téléphérique d’Antananarivo. Ou plutôt, l’absence gênante d’études sérieuses sur cette question cruciale. Dans le monde déconnecté de nos dirigeants, les analyses de faisabilité économique ont en effet la rareté des licornes. Pourquoi se soucier de ces détails terre-à-terre quand on peut plutôt se bercer d’ambitieux symboles idéologiques et de vagues promesses ? La construction d’un téléphérique n’a besoin que d’une solide dose de rêverie et d’un tour de passe-passe financier, n’est-ce pas ? Inutile de penser que ce projet soit un véritable gouffre financier !
Et qu’importent les précédents calamiteux ! Un éminent secrétaire d’État a même eu l’idée révolutionnaire de proposer des tickets gratuits ou lourdement subventionnés. Une générosité à couper le souffle ! Peut-être espère-t-il naïvement que le Père Noël en personne débarquera chaque année pour remplir les caisses vides de l’État. Après le fiasco des services déficitaires comme la JIRAMA, on aurait pu croire nos édiles enfin lucides. Que nenni ! Répéter inlassablement les mêmes erreurs semble leur passion secrète. Le concept de « vérité des prix » demeure étranger à leurs esprits, bien loin derrière la notion désuète de gestion financière responsable.
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Le déni des réalités populaires
Madagascar et les subventions… Une douloureuse histoire d’amour pour les uns, un lent désastre pour les autres. La JIRAMA illustre à merveille ce gouffre budgétaire, ce monument d’inefficacité qui a englouti des décennies de finances publiques tout en offrant des prestations dignes des plus navrants sketches.
Mais passons, ne nous attardons pas sur ces détails triviaux ! Replongeons allègrement dans le cercle vicieux des subventions en sacrifiant encore sur l’autel du téléphérique d’Antananarivo. Après tout, le gaspillage effréné des deniers publics est devenu le sport national dont nos dirigeants semblent si fiers.
Et que pèse l’avis de la population qui peine à joindre les deux bouts ? Le gouvernement leur impose un service hors de prix, même avec les ristournes démagogiques promises. Mais à quoi bon se soucier du pouvoir d’achat populaire quand on peut miser sur l’éblouissement des projets pharaoniques ? La réalité du quotidien des citoyens n’est qu’un vulgaire détail à écraser sous la grandiloquence d’un téléphérique flambant neuf. Qu’on passe maintenant aux essais techniques !
Téléphérique d’Antananarivo : Une solution en trompe-l’œil
Un téléphérique pour résoudre la galère des transports à Antananarivo ? L’idée peut sembler brillante de prime abord. Mais avec sa capacité d’accueil limitée face aux besoins colossaux de la capitale, ne sera-t-il qu’une goutte d’eau dans l’océan des défis quotidiens ? Une solution en trompe-l’œil, alimentant l’illusion d’avoir agi, sans réellement apporter de réponse pérenne.
Qui plus est, le téléphérique d’Antananarivo ne serait-il pas une nouvelle proie désignée des caprices de la JIRAMA ? L’approvisionnement électrique dans la Grande Île a la fiabilité d’une prévision météo en pleine saison des pluies. Alors, pourquoi ne pas ajouter ce transport de l’air du temps à la liste des infrastructures dépendantes d’un réseau électrique chaotique ? Un frisson d’incertitude permanent pour corser l’expérience des usagers…
Certes, les promoteurs du projet promettent que le téléphérique de Tana disposera de sa propre source d’énergie indépendante. Mais franchement, avec les coûts de l’essence qui s’envolent, cette prouesse technique suffira-t-elle à garantir la rentabilité au vu du nombre de billets à vendre ? Le doute persiste.
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Mésaventures passées et leçons oubliées
Souvenons-nous un instant des précédents « glorieux » comme le fameux stade Barea ou l’inoubliable Covid Organics. Des projets marqués du sceau de l’amateurisme et de l’incompétence crasse, qui ont vite montré leurs limites.
Mais à quoi bon ressasser ces déconvenues ? Nos vaillants capitaines semblent déterminés à foncer tête baissée dans la nouvelle aventure risquée du téléphérique d’Antananarivo. Après tout, qui a réellement besoin de tirer les leçons des erreurs passées quand on peut crânement repartir d’un pied ferme sur de nouvelles embûches ?
Une amnésie bien commode qui fait douter de la capacité de nos décideurs à mener à bien ce chantier des airs… Mais qu’importe, laissons-les une fois encore se brûler les ailes au vent de leurs chimères aériennes !
Le téléphérique d’Antananarivo ou la fuite en avant
Au terme de ce petit voyage dans les hautes sphères du téléphérique d’Antananarivo, une évidence s’impose : ce projet semble être le parfait condensé de la déconnexion entre les ambitions politiques et la réalité économique du pays. Une magnifique illustration du « werawera » où la mise en scène l’emporte largement sur le moindre début de réflexion stratégique.
Il devient donc urgent que nos édiles redescendent de leurs nuages pour se ressaisir d’une gestion un tant soit peu responsable et réfléchie des deniers publics. Avant même de se lancer dans de telles aventures défiant la gravité, encore faudrait-il disposer d’études de faisabilité solides, et non se contenter de bâtir sur du vent.
Prioriser les véritables besoins des populations, se concentrer sur des solutions viables et pérennes au lieu de se perdre dans les limbes des grandiloquences stériles… Voilà qui devrait constituer le socle de toute action publique digne de ce nom.
Quant au téléphérique d’Antananarivo, il pourrait éventuellement représenter une opportunité réelle d’avancement. Mais sûrement pas au prix d’une folie financière incontrôlée et d’une désinvolture politique coupable. Nos dirigeants feraient mieux de rejoindre les réalités du plancher des vaches avant de s’élancer sur ces galères aériennes !