Qui aurait cru qu’un lieu aussi emblématique que le parc Tsimbazaza puisse sombrer dans un tel état de délabrement ? Ce sanctuaire de la biodiversité malgache, autrefois fierté d’Antananarivo, n’est plus que l’ombre de lui-même. Un constat accablant qui soulève une question brûlante : comment a-t-on pu en arriver là ? Entre négligence criminelle et gestion calamiteuse, le parc Tsimbazaza se meurt à petit feu, sous le regard indifférent des autorités. Ce joyau unique, censé être le gardien de notre patrimoine naturel, se transforme peu à peu en une parodie grotesque de ce qu’il fut jadis. Un véritable crève-cœur pour tous ceux qui ont connu sa splendeur passée.

 

De centre de recherche à foire du n’importe quoi

Le parc Tsimbazaza, censé être un havre de paix pour la faune et la flore endémiques malgaches, s’est métamorphosé en une foire du n’importe quoi. Kermesses tonitruantes, gargotes improvisées, jeux de hasard… On se croirait davantage dans une fête foraine bon marché que dans un centre de recherche scientifique. Quelle idée saugrenue a bien pu germer dans l’esprit des responsables pour autoriser une telle profanation ?

C’est à se demander si les gestionnaires du parc Tsimbazaza ont perdu tout sens des réalités. Comment justifier la présence de manèges criards là où devraient régner le calme et la sérénité propices à l’observation de la nature ? Les allées, jadis parcourues par des scientifiques passionnés, sont désormais envahies par des marchands à la sauvette et des joueurs invétérés. Le bruit assourdissant des haut-parleurs couvre les chants d’oiseaux, tandis que l’odeur de fritures bon marché masque les parfums subtils de la flore locale. Un véritable sacrilège qui bafoue la vocation première de ce lieu unique.

 

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Un mouroir à ciel ouvert

Mais le plus révoltant reste sans doute le sort réservé aux animaux. Ces pauvres bêtes, ambassadeurs malgré eux de la richesse naturelle de l’île, sont réduites à l’état de mendiants dans leur propre maison. Malnutrition, enclos délabrés, soins vétérinaires au rabais… Le parc Tsimbazaza ressemble de plus en plus à un mouroir à ciel ouvert qu’à un zoo digne de ce nom.

Les lémuriens, fierté de Madagascar, errent dans des cages exiguës et rouillées, leurs yeux jadis vifs désormais éteints par la misère. Les reptiles, autrefois stars des documentaires animaliers, croupissent dans des terrariums crasseux. Quant aux oiseaux endémiques, leurs plumes ternies témoignent d’une alimentation insuffisante et inadaptée. Ce spectacle désolant soulève une question lancinante : où sont passés les fonds alloués à l’entretien du parc Tsimbazaza ? Car entre les droits d’entrée et les subventions publiques, l’argent ne devrait pourtant pas manquer pour assurer ne serait-ce que le minimum vital à ces créatures innocentes.

 

parc de tsimbazaza

 

La grande disparition des fonds

Et que dire de la gestion financière de ce désastre ? Les recettes du parc Tsimbazaza, loin d’être réinvesties pour son amélioration, disparaissent dans les méandres obscurs du budget général de l’État. Un véritable tour de passe-passe comptable qui laisse le parc exsangue, réduit à quémander les miettes d’un budget ministériel déjà famélique.

On nous bassine avec la transparence, mais où sont les comptes du parc Tsimbazaza ? Mystère et boule de gomme ! Les entrées affluent, surtout en période de vacances, mais le parc continue de se délabrer. Cherchez l’erreur ! C’est à se demander si ces fonds ne finissent pas dans les poches de quelques bureaucrates bien placés. Et pendant ce temps-là, on nous sert l’éternelle rengaine du « y a pas d’argent ». Tiens donc ! Si au moins cette pingrerie budgétaire servait à renflouer les caisses de l’éducation ou de la santé… Mais non, le parc Tsimbazaza se meurt, et avec lui, un pan entier de notre patrimoine naturel.

 

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Incompétence ou malversation ?

Face à ce tableau déprimant, on ne peut s’empêcher de s’interroger : où sont passés les fonds ? Le parc Tsimbazaza serait-il victime d’un vaste détournement, saigné à blanc par des vampires en col blanc ? Ou s’agit-il simplement d’une incompétence crasse, d’une négligence criminelle de la part de ses gestionnaires ?

Franchement, c’est à s’arracher les cheveux ! D’un côté, on a des recettes qui s’envolent on ne sait où, de l’autre un parc qui tombe en ruine. Cherchez l’erreur ! Les responsables du parc Tsimbazaza nous prendraient-ils pour des buses ? Car enfin, entre détournement et incompétence, il faut choisir. À moins que ce ne soit un savant mélange des deux ? On aimerait bien voir les livres de comptes, tiens ! Mais bizarrement, ils sont aussi introuvables que le dodo. Et pendant ce temps-là, les animaux crèvent de faim, les plantes se dessèchent, et le patrimoine part en fumée. Bravo, messieurs et mesdames les gestionnaires ! Voilà un cas d’école de comment transformer un trésor national en foutoir monumental.

 

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Un avenir incertain

La solution d’une autonomie budgétaire pour le parc Tsimbazaza est évoquée comme une bouée de sauvetage. Mais n’est-ce pas là avouer l’échec cuisant de l’État dans sa mission de préservation du patrimoine national ? Et quid des risques d’une privatisation rampante, qui pourrait transformer ce lieu de science en parc d’attractions au rabais ?

Autonomie budgétaire, privatisation… On nous les sort du chapeau, ces solutions miracles ! Comme si ça allait régler d’un coup de baguette magique des années de gabegie et d’incurie. Et qui nous dit que le parc Tsimbazaza ne finira pas entre les mains de quelque businessmen véreux, prêt à transformer nos lémuriens en mascottes pour fast-food ? Non, ce qu’il faut, c’est un électrochoc ! Une commission d’enquête, des têtes qui roulent, et un vrai projet de renaissance. Car le parc Tsimbazaza, c’est notre ADN, notre fierté nationale. Le laisser sombrer, c’est nous amputer d’une part de nous-mêmes. Alors, messieurs les décideurs, un sursaut, que diable ! Avant que notre parc ne devienne qu’une triste note de bas de page dans les guides touristiques.

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