Coup de théâtre à Antananarivo ! La Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA) vient d’annoncer en grande pompe le lancement de travaux de réfection des routes de la capitale. Un chantier d’envergure, 20 portions de routes concernées, 60 jours de travaux… Tout semble avoir été minutieusement planifié. Sauf que voilà, le timing de cette annonce, à quelques semaines seulement des élections municipales, a de quoi faire tiquer. La PDS de la CUA, candidate du pouvoir en place, ferait-elle un coup de com’ pour séduire les électeurs face à une opposition qui monte ? L’hypothèse est plus que probable.

 

Des routes en piteux état, une situation dénoncée de longue date

Faut-il vraiment attendre la veille des élections pour se rendre compte de l’état déplorable des chaussées de la capitale ? Les Tananariviens, eux, n’ont pas attendu pour tirer la sonnette d’alarme. Depuis des mois, voire des années, les doléances se multiplient, les plaintes s’accumulent. Photos choc à l’appui, les réseaux sociaux témoignent de routes défoncées, de nids de poule gigantesques, d’équipements urbains délabrés. Un constat accablant, maintes fois remonté aux autorités de la CUA. En vain, semble-t-il, au vu de leur inaction flagrante jusqu’à présent.

 

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La réfection des routes, un classique des promesses électorales

Mais voilà qu’à l’approche des municipales, les langues se délient et les promesses fleurissent. Et parmi les grands classiques des programmes électoraux, la rénovation des routes figure en bonne place. Il faut dire que c’est une carte facile à jouer pour séduire les électeurs. Qui n’a pas envie de voir sa ville embellie, ses infrastructures rénovées ? La CUA l’a bien compris et dégaine son chantier de réfection des routes comme un lapin d’un chapeau. Sauf que la ficelle est un peu grosse. Pourquoi maintenant, à quelques semaines du scrutin, alors que la situation est critique depuis des lustres ? Un deux poids deux mesures qui ne trompe personne.

 

Une opération de communication bien rodée

Car c’est peu de dire que la CUA a mis les petits plats dans les grands pour annoncer ces travaux. Tout l’attirail de la communication politique est déployé pour vendre ce chantier comme le projet du siècle. Des kilomètres de revêtement refaits à neuf, des engins de chantier dernier cri, un planning millimétré… Les détails techniques pleuvent pour nous convaincre de l’envergure des travaux. Et comme si cela ne suffisait pas, on agite l’épouvantail de la collaboration avec le Ministère des Travaux Publics. Une manière peu subtile de se donner une crédibilité institutionnelle.

 

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Les Tananariviens pas dupes de cette manœuvre électoraliste

Mais les Tananariviens ne sont pas dupes. La course à la mairie d’Antananarivo est en effet sous haute tension. Ce timing trop parfait pour être honnête, cette soudaine préoccupation pour leurs conditions de circulation, cette frénésie de rénovation de dernière minute… Tout sonne faux. Derrière les grandes annonces, c’est un sentiment de mépris qui prédomine, l’impression d’être pris pour des idiots à qui l’on jette quelques miettes avant les élections. Une manœuvre électoraliste cousue de fil blanc qui en dit long sur le peu de considération de la CUA et de sa PDS pour les administrés. Car ce dont les Tananariviens ont besoin, ce sont des changements profonds et durables, une rénovation en profondeur des infrastructures et pas seulement un ravalement de façade pré-électoral.

 

Chantiers d’Utilité Aléatoire ?

En définitive, ce chantier de réfection des routes à Antananarivo ressemble fort à une opération de communication politique, voire à une tentative de corruption électorale à peine voilée. Un coup classique, mais grossier, qui risque fort de se retourner contre la PDS candidate du pouvoir central. Car les Tananariviens attendent un vrai projet pour leur ville, un engagement sincère pour améliorer durablement leur quotidien. Et ça, ce n’est certainement pas quelques kilomètres de bitume refaits à la va-vite avant les élections qui y changeront quelque chose. Le mépris et la manipulation ne font pas une politique, et les électeurs risquent bien de le faire savoir dans les urnes. À bon entendeur…

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