Le Coliseum Antsonjombe a vibré ce dimanche au rythme endiablé d’Ambondrona, groupe phare du rock malgache, lors de son premier concert de l’année. Malgré un léger retard à l’allumage, rien n’a pu entamer la ferveur des milliers de fans venus communier avec leurs idoles. Kix, le charismatique leader, a d’ailleurs profité de cette communion pour annoncer un événement de taille : la célébration des 25 ans de carrière d’Ambondrona en 2026.
Un show magistral porté par des titres cultes
Dès les premières notes, le public a été transporté par les morceaux phares du groupe. « Tena fitia », « Hatramin’izao », « Tohizo ihany »… autant d’hymnes repris en chœur par un Coliseum en transe. Le moment d’apothéose est survenu avec l’interprétation de « Tontolo faharoa« , véritable cri de ralliement pour toute une génération bercée par la musique malgache. La proximité inédite entre Kix et son public, favorisée par un podium en forme de T, n’a fait que décupler l’intensité de cet instant suspendu.
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L’expérience et le professionnalisme comme clés du succès
Avec deux décennies de carrière au compteur, Ambondrona maîtrise son sujet. Chaque titre s’enchaîne avec fluidité, porté par une énergie communicative et une sonorisation aux petits oignons, assurée par Mi’Ritsoka et Ivenco. Tout est réglé comme du papier à musique, de la gestion du retard initial aux pauses musicales orchestrées par Antso et Scotty Raz. Ce professionnalisme, fruit de 20 ans d’expérience, permet à Ambondrona de canaliser une foule immense sans jamais perdre en qualité ou en intensité. Un véritable défi quand on connaît les embouteillages monstres générés par l’affluence massive autour d’Analamahitsy !
Ambondrona, un groupe qui fait l’unanimité
Le succès fulgurant de ce concert est la preuve éclatante qu’Ambondrona reste, encore aujourd’hui, l’un des porte-étendards du rock à la malgache. Sa popularité transcende les générations et les régions, rassemblant des fans de tous horizons autour de valeurs communes : l’authenticité, l’énergie pure, la profondeur des textes. Autant de qualités qui ont permis à ce groupe de rock de traverser les décennies sans prendre une ride, et de remplir à lui seul un Coliseum.
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Le triomphe des textes profonds face à la culture du vide
En contrepoint de cette success story, difficile de ne pas s’interroger sur les dérives de certains articles de certaine musique tropicale ou mozika mafana qui misent davantage sur le buzz facile et les paroles creuses pour attirer les foules. Quand Ambondrona prône l’introspection et la réflexion à travers des textes ciselés, d’autres se complaisent dans une culture du vide où seul compte le nombre de déhanchés sur la piste.
Un débat stérile agite d’ailleurs les réseaux sociaux pour déterminer qui, d’Ambondrona ou des stars de la musique tropicale, mérite le titre de « top » de la musique malgache. Une vaine querelle qui occulte l’essentiel : la richesse et la diversité du paysage musical malgache, où il y a de la place pour tous les styles et toutes les sensibilités.
Le triomphe d’Ambondrona, ou la victoire de l’authenticité
Au final, ce qui ressort de ce concert mémorable, c’est l’authenticité indémodable d’Ambondrona. Une authenticité qui se moque des modes et des calculs marketings. Qui mise sur la sincérité plutôt que sur les paillettes. Et qui, 20 ans après les débuts du groupe, continue de faire vibrer les foules comme au premier jour.
Alors oui, on peut débattre sans fin des mérites comparés de chaque style musical. Mais une chose est sûre : quand Ambondrona monte sur scène, c’est toute la musique malgache qui rayonne. Une musique fière de ses racines, consciente de sa force, et portée par des artistes qui ont choisi de faire résonner nos cœurs plutôt que de flatter nos bas instincts. Et ça, ça n’a pas de prix.