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Madagascar : la dangereuse valse des tarifs Internet pour tous

Surfeurs assidus des réseaux sociaux ou véritables geeks du web, tous les Malgaches ont récemment été impactés par une petite révolution dans leur façon d’accéder à Internet. Exit les avantages jadis consentis sur les forfaits spécifiques à l’usage de Facebook ou des apps de messagerie, le nouveau cadre tarifaire annonce des changements en profondeur. Pour certains, des économies sont à la clé. Pour d’autres, en revanche, la note pourrait bien s’alourdir. Décryptage d’une réforme aux multiples visages qui fait saliver les opérateurs… sans forcément réjouir tous les utilisateurs !

 

Le feuilleton des offres Internet à l’ère de la « neutralité »

Que les accros du « fliking » ou les infatigables hunters de contenus tendance sur les réseaux sociaux se rassurent : leur petit plaisir numérique leur coûtera toujours un prix raisonnable à Madagascar. Pour cause, l’arrêté ministériel entré en vigueur le 1er avril dernier n’a rien d’une mesure punitive. Son but ? Garantir un « Internet neutre » à tous les citoyens, où chaque bit de données a la même valeur, qu’il provienne d’un flux vidéo ou d’une story Instagram.

C’en est donc terminé des offres low cost limitées aux seuls canaux sociaux comme la regrettée Yellow Faceboobaka de Telma ! Rangez les cintres, la nouvelle donne impose un tarif plancher de 0,95 dollar le gigaoctet. Une décision saluée par les défenseurs de la neutralité du web, mais qui implique fatalement une courte période d’ajustement pour les consommateurs.

 

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Tarifs internet à Madagascar : Des gagnants et des perdants

Pour les petits budgets ou les moins accros, pas de crainte à avoir : la réforme devrait même s’avérer profitable ! Concrètement, si vous vous contentiez autrefois d’un modeste volume de données pour naviguer sur les réseaux sociaux, votre facture aura tendance à baisser. 3000 ariary vous offriront désormais 550 Mo contre 350 Mo précédemment, que ce soit chez Telma ou Orange.

A contrario, les gros consommateurs de data devront faire grise mine. Là où 175 000 ariary permettaient auparavant d’acquérir un généreux quota de 50 Go chez Telma, il faudra aujourd’hui se contenter d’un maigre 41 Go. Chez Orange, 220 000 ariary ne vous garantiront même plus que 50 Go, contre 100 Go encore possibles il y a peu.

Un vent de fronde pourrait bien souffler chez les accros du streaming et du téléchargement massif !

 

Vers une véritable démocratisation du Web à la malgache ?

Au-delà des remous tarifaires, cette réforme cache cependant un enjeu bien plus vaste : celui de l’accès équitable au Web pour l’ensemble des Malgaches. En théorie, la norme d’un gigaoctet à 0,95 dollar devrait permettre une connexion Internet plus ouverte, sans ségrégation entre les usages. Fini, le traitement de faveur pour Facebook ou Instagram au détriment d’autres services en ligne.

Une perspective réjouissante sur le papier, mais qui pourrait bien se heurter aux dures réalités du terrain. Certains observateurs avertis redoutent en effet des manœuvres dilatoires des opérateurs, peu désireux de rogner sur leurs marges bénéficiaires. Des stratégies de contournement dans la fixation des tarifs ne seraient ainsi pas à exclure.

Autre épine dans le pied d’une démocratisation totale du web : la fracture numérique qui persiste dans les campagnes reculées. Pour ces zones délaissées par les réseaux mobiles classiques, seules des solutions par satellite garantiraient un accès digne de ce nom… mais à des coûts encore prohibitifs pour bien des foyers !

 

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Le cri d’alarme des créateurs de contenus malgaches

Si les nouveaux tarifs soulèvent bien des interrogations chez les consommateurs lambda, c’est une véritable bronca qui gronde du côté des créateurs de contenus en ligne. Influenceurs, vidéastes, animateurs de communautés en tous genres… Tous redoutent un impact majeur de cette réforme sur leur audience.

« Avec ces prix qui s’envolent pour les très gros volumes, beaucoup de nos followers auront tout simplement du mal à consommer nos créations comme avant », alerte une influenceuse suivie par des centaines de milliers d’abonnés sur Facebook. Un constat amer, partagé par bien d’autres figures de la « génération Giga » malgache.

Au-delà des répercussions financières directes, c’est la vitalité même de l’écosystème numérique local qui semble menacée selon eux. « On freine l’accès à Internet, c’est le terreau de la créativité en ligne que l’on asphyxie ! » », s’insurge à son tour un autre créateur de contenu.

Des arguments difficilement démentis pour cette nouvelle vague de créateurs qui plaide, non sans raison, pour un web réellement accessible à tous. La bataille pour la démocratisation numérique ne fait que commencer !

 

Même tarif pour tous, le parcours du combattant continue

Au final, l’unification des grilles tarifaires pour surfer à Madagascar apparaît bien comme une avancée en trompe-l’œil. Si les petits budgets pourront effectivement souffler quelque peu, les mordus de la data devront en revanche consentir des sacrifices conséquents.

Mais au-delà de cet amer constat, c’est surtout l’objectif d’un « Internet pour tous » qui semble encore loin d’être atteint sur la Grande Île. Derrière le voile de cette « neutralité » décrétée, les zones d’ombre persistent.

Pour une navigation sereine sur la toile malgache, le parcours semble bien demeurer un authentique… parcours du combattant ! À quand une véritable démocratisation numérique, où chaque citoyen pourra prétendre au meilleur du web sans contrainte ni barrière financière ?

niaina
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