Sur ce blog sur Madagascar, il serait tentant de parler des paysages idylliques, de la biodiversité exceptionnelle ou encore des traditions captivantes. Mais aujourd’hui, place à une autre réalité : un pays riche en ressources, mais gangrené par une mafia politico-économique qui s’assure que la richesse reste un rêve lointain pour ses habitants. La pauvreté à Madagascar n’est pas un accident ni une fatalité, mais le résultat d’un système mafieux savamment orchestré pour maintenir une élite bien au chaud, pendant que la majorité s’enlise dans la précarité.

 

Une richesse naturelle, mais un appauvrissement orchestré

Madagascar est un paradoxe vivant : terres fertiles, mines regorgeant de pierres précieuses, faune et flore uniques. Pourtant, c’est le pays qui a connu le plus fort appauvrissement au monde depuis 1960. Oui, vous avez bien lu : en 63 ans, la situation n’a fait qu’empirer, au point où la pauvreté à Madagascar est devenue une donnée structurelle.

Pourquoi ? Parce qu’un groupe restreint a su détourner ces richesses à son profit. Les ressources naturelles sont pillées sans vergogne, souvent sous couvert de deals opaques avec des multinationales complices. Tout cela, bien sûr, orchestré par une élite pour qui développement rime avec enrichissement personnel.

 

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Quand l’économie est une affaire de famille

À Madagascar, l’économie n’est pas entre les mains des travailleurs, des entrepreneurs ou des agriculteurs, mais sous le contrôle d’un véritable système mafieux. Ce réseau d’intérêts privés, où la politique et les affaires se mêlent dangereusement, fonctionne comme une machine bien huilée : des contrats publics surévalués, des entreprises écrans, et des ressources naturelles bradées au plus offrant (ou au mieux connecté).

Le tout est évidemment agrémenté d’une corruption systématique, à tel point qu’il est difficile de trouver une transaction publique qui ne soit pas entachée de pots-de-vin. Ce système mafieux repose sur une logique simple : maintenir la population dépendante et pauvre pour mieux contrôler l’accès aux ressources.

 

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La pauvreté comme outil de pouvoir

On pourrait croire que la pauvreté à Madagascar est un fléau que les dirigeants tentent d’éradiquer. Au contraire, elle est devenue une arme politique. Une population appauvrie est plus facile à manipuler. Les services publics ? Délibérément sabotés ou inexistants, pour que chacun soit obligé de se tourner vers des solutions privées hors de prix, souvent contrôlées par les mêmes acteurs de la mafia. L’éducation et la santé ? Négligées, car un peuple éduqué pourrait commencer à poser des questions gênantes.

Et que dire du clientélisme rampant ? Quelques sacs de riz ou des tee-shirts distribués à l’approche des élections suffisent à maintenir une illusion de générosité. Pendant ce temps, les vrais problèmes, comme l’insécurité alimentaire, l’inflation galopante et l’accès à l’eau potable, restent sans réponse.

 

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Les conséquences d’un système en ruine

Sous le poids de ce système mafieux, l’économie du pays ne peut que s’effondrer. Les petites entreprises ferment, incapables de survivre dans un climat où la bureaucratie étouffe et où seuls les proches du pouvoir obtiennent des facilités. Les investisseurs étrangers, eux, hésitent à venir, effrayés par l’instabilité et la corruption omniprésente.

Le résultat est sans appel : un chômage endémique, une insécurité galopante et une crise sociale qui se propage comme un feu de brousse. La pauvreté à Madagascar n’est plus seulement une statistique ; elle est visible dans chaque ruelle, chaque marché, chaque regard désabusé.

 

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Une élite hors de portée de la réalité

Pendant ce temps, l’élite continue de vivre dans un monde parallèle. Villas somptueuses, voyages luxueux, et soirées fastueuses sont le quotidien de ces privilégiés, bien loin des réalités du peuple. Leur indifférence est d’autant plus insupportable qu’ils n’hésitent pas à se poser en sauveurs lors des discours publics, promettant des réformes qu’ils n’ont aucune intention de mener à bien.

Le fossé entre les dirigeants et la population est abyssal. Et tant que ce système mafieux reste en place, aucune élection, aucun programme de développement, et aucun plan d’aide internationale ne pourra inverser la tendance.

 

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Le paradoxe de l’espoir

À la veille du premier tour de la présidentielle, la question n’est pas seulement de savoir qui sera élu, mais si quelqu’un aura enfin le courage de briser ce cercle vicieux. Les Malgaches, eux, n’attendent plus de miracles. Ils savent que les vraies batailles ne se jouent pas dans les urnes, mais dans les coulisses, là où la mafia tire les ficelles.

Reste à espérer que le vent tourne, que la voix du peuple dépasse celle des privilèges, et qu’un jour, la pauvreté à Madagascar ne soit plus une stratégie de pouvoir, mais un souvenir du passé. D’ici là, l’élite continuera de profiter, et la majorité de subir. Voilà le vrai paradoxe de Madagascar : un pays riche en ressources, mais dirigé par une mafia qui s’enrichit sur son dos.

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