Ras-le-bol, colère, désespoir… La grève des étudiants à Madagascar n’est que la partie émergée d’un iceberg de souffrance et de frustration. Derrière les slogans rageurs et les confrontations musclées avec les forces de l’ordre, un constat implacable : si nos dirigeants daignaient assumer leurs responsabilités, nos étudiants n’auraient pas à en arriver à cette extrémité. Mais voilà, dans un pays où l’éducation est reléguée au rang de variable d’ajustement, il ne faut pas s’étonner de voir la jeunesse se lever pour crier sa détresse. Décryptage d’une grève des étudiants à Madagascar qui en dit long sur la faillite de notre système politique.

 

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Le manquement aux devoirs gouvernementaux

Infrastructure délabrée, professeurs sous-payés, cursus inadaptés… La litanie des griefs portés par la grève des étudiants à Madagascar n’en finit plus de s’allonger. Et pour cause : depuis des années, l’éducation est le parent pauvre des politiques publiques, sacrifiée sur l’autel d’une vision court-termiste et électoraliste. Pendant que nos dirigeants se gargarisent de beaux discours, nos étudiants étouffent dans des amphis surpeuplés, tentent de suivre des cours sans manuels, et se demandent quel avenir leur réserve une formation en décalage avec le marché du travail. La grève des étudiants à Madagascar est le cri de ralliement d’une génération sacrifiée, victime de l’incurie chronique d’un État qui a renoncé à ses missions les plus essentielles.

 

Les conséquences d’une mauvaise gestion

Pneus brûlés, affrontements avec la police, scènes de chaos… Les images de la grève des étudiants à Madagascar ont fait le tour des médias, choquant l’opinion publique. Mais au-delà du sensationnalisme, ces événements traduisent surtout l’exaspération d’une jeunesse poussée à bout. Car qui peut sincèrement reprocher à ces étudiants de se révolter, quand leurs revendications les plus basiques restent lettres mortes depuis des lustres ? Quand leurs aînés, parents et grands-parents avant eux, ont déjà manifesté pour les mêmes raisons, sans jamais être entendus ? La grève des étudiants à Madagascar est la conséquence directe de décennies d’immobilisme et de promesses non tenues. Un ras-le-bol générationnel qui explose aujourd’hui au grand jour.

 

Les conflits évitables avec la police

Matraques, gaz lacrymogènes, arrestations arbitraires… La réponse sécuritaire à la grève des étudiants à Madagascar a de quoi indigner. Au lieu de tendre la main à une jeunesse en souffrance, le pouvoir choisit la manière forte, transformant nos campus en zones de guerre. Un choix aussi incompréhensible que contre-productif. Car la répression n’a jamais résolu une crise sociale. Au contraire, elle ne fait qu’attiser les rancœurs et radicaliser les oppositions. Si le gouvernement avait pris la peine d’écouter les doléances des étudiants, de dialoguer de bonne foi pour trouver des solutions, nous n’en serions pas là aujourd’hui. La grève des étudiants à Madagascar et la violence qui l’accompagne sont le fruit amer de l’autisme des autorités.

 

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Le vol et la destruction : symptômes d’un malaise profond

Vitrines brisées, bâtiments publics saccagés, scènes de pillage… Certains actes commis en marge de la grève des étudiants à Madagascar soulèvent l’indignation. Et c’est légitime. Rien ne saurait justifier ces débordements qui desservent la cause étudiante. Mais plutôt que de s’offusquer, il faut y voir le symptôme d’un malaise profond. Car la violence n’est jamais gratuite. Elle est le langage du désespoir, l’exutoire d’une jeunesse qui se sent abandonnée, condamnée, privée d’avenir. Si le gouvernement avait rempli sa part du contrat social, en offrant aux étudiants les conditions d’une vie digne et d’une éducation de qualité, nous n’assisterions pas à ces dérives. La grève des étudiants à Madagascar est un signal d’alarme qu’on ne peut plus ignorer.

 

Un appel à une protestation responsable

Il serait pourtant injuste de réduire la grève des étudiants à Madagascar à ces seules scènes de chaos. Car dans leur grande majorité, les manifestants font preuve d’une maturité et d’un sens des responsabilités remarquables. Ils appellent à des actions non violentes, à des marches pacifiques, à des sit-in devant les ministères. Leurs slogans appellent à l’unité, à la solidarité, à un combat juste et digne. Loin des clichés, la grève des étudiants à Madagascar révèle une jeunesse consciente de ses droits et de ses devoirs, déterminée à faire entendre sa voix sans céder aux sirènes de la facilité. Un exemple de civisme qui devrait inspirer nos gouvernants.

 

Un devoir de réponse

Alors que retenir de cette grève des étudiants à Madagascar ? D’abord, un constat amer : celui d’un gouvernement qui a failli. Qui s’est montré incapable d’assurer ses missions les plus basiques, à commencer par l’éducation de sa jeunesse. Ensuite, un message d’espoir : celui d’une génération qui refuse la fatalité, qui se lève pour défendre son droit à un avenir meilleur. Enfin, un impératif : celui de renouer le dialogue, de répondre aux aspirations légitimes portées par cette grève des étudiants à Madagascar. Car c’est tout l’avenir de notre pays qui se joue aujourd’hui dans nos amphis et sur nos campus. Les dirigeants n’ont pas d’autre choix que d’entendre ce cri et d’agir en conséquence. Toute autre attitude serait irresponsable.

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