Le constat est sans appel : malgré les promesses et les discours, la pauvreté et la dépendance persistent à Madagascar. Notre Blog sur Madagascar se fait l’écho de cette situation préoccupante, qui appelle à une remise en question profonde de nos modèles de développement. La citation de Lao-Tseu, « Si tu donnes un poisson à un homme, il mangera un jour. Si tu lui apprends à pêcher, il mangera toujours« , résonne comme un appel à changer de paradigme. Il est temps de passer d’une logique d’assistanat à une véritable politique d’autonomisation, seule à même de sortir durablement le pays de l’ornière.
Le piège des dons électoralistes
Chaque échéance électorale voit son lot de candidats prêts à distribuer riz, PPN et autres dons pour s’attirer les faveurs des électeurs. Ces pratiques clientélistes, loin d’apporter des solutions pérennes, maintiennent au contraire la population dans un état de dépendance et de précarité. Les citoyens, habitués à recevoir ces subsides éphémères, en viennent à les considérer comme un dû, sans que leur situation ne s’améliore sur le long terme.
Pire, ces dons électoralistes détournent l’attention des vrais enjeux : la création d’emplois, le développement des compétences, la mise en place d’infrastructures durables. Il est temps de dire stop à cette politique de la main tendue, qui ne fait qu’entretenir la pauvreté au lieu de la combattre.
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Le travail et l’éducation, véritables moteurs du développement
Pour sortir de ce cercle vicieux, il est urgent de donner aux Malgaches les moyens de subvenir eux-mêmes à leurs besoins, par le travail et l’éducation. Plutôt que de distribuer des miettes, il faut investir massivement dans la formation professionnelle, pour permettre aux jeunes d’acquérir des compétences recherchées sur le marché de l’emploi.
Le numérique, en particulier, offre des perspectives prometteuses, avec des métiers d’avenir qui peuvent être exercés depuis Madagascar pour des clients du monde entier. Mais cela suppose de mettre en place des filières de formation adaptées, des infrastructures de qualité, et un environnement favorable à l’entrepreneuriat. C’est à ce prix que nous pourrons créer des emplois pérennes et qualifiés, seuls à même de générer des revenus décents et d’ancrer le développement dans la durée.
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Pour une nouvelle approche politique basée sur l’autonomisation
Ce changement de cap appelle une nouvelle approche politique, basée sur l’autonomisation des citoyens. Il est temps de passer d’une relation verticale, où les élus distribuent des subsides, à un véritable partenariat où les Malgaches sont acteurs de leur développement. Cela suppose de promouvoir des projets concrets, coconstruits avec les populations, et visant à renforcer leurs capacités d’initiative.
Des microcrédits pour lancer une activité, des formations pour monter en compétences, un accompagnement pour structurer des filières… Les leviers sont nombreux pour peu qu’on veuille bien les actionner. Mais cela implique aussi un changement de mentalité, tant chez les élus que chez les citoyens. Aux uns de faire confiance au potentiel de leur population, aux autres de se saisir des opportunités offertes pour devenir entrepreneurs de leur vie.
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Apprendre à pêcher plutôt que de recevoir du poisson
En définitive, c’est bien d’un changement de mentalité qu’a besoin Madagascar. La citation de Lao-Tseu doit devenir notre feuille de route : plutôt que de donner du poisson, apprenons aux Malgaches à pêcher ! C’est la clé pour sortir durablement le pays de la pauvreté et construire un avenir meilleur, fondé sur le travail et l’autonomie.
Cela passera par une transformation en profondeur de notre modèle politique et social, pour passer de l’assistanat à la responsabilisation. Les défis sont immenses, mais c’est en relevant nos manches, tous ensemble, que nous pourrons les surmonter. L’espoir d’un Madagascar autonome et prospère est à ce prix. Aux dirigeants comme aux citoyens de s’en saisir, pour écrire une nouvelle page de notre histoire, sous le signe du développement durable et partagé.