À Madagascar, la pauvreté pousse de plus en plus de jeunes vers la prostitution. Selon l’UNICEF, près de 8 000 mineurs sont impliqués dans le commerce du sexe rien que dans l’agglomération d’Antananarivo, soit une hausse de 25% en deux ans. Face à ce fléau qui s’amplifie, une prise de conscience urgente est nécessaire. Pour de nombreux jeunes malgaches défavorisés, le fait d’ « andeha hikil » (se prostituer) est devenu la seule solution pour survivre et payer leurs études. Un drame humain alarmant.
La prostitution étudiante, un mal ancien, mais grandissant
Si la prostitution estudiantine à Madagascar existe depuis longtemps, son essor ces dernières années est vertigineux. De plus en plus d’étudiantes sont contraintes de faire les makorelina pour financer leurs études avec les retards de bourses. La crise de la Covid a aussi précipité de nombreuses étudiantes dans cette vie, privées d’emplois pour payer leurs frais.
Mais au-delà de la précarité étudiante, la pauvreté grandissante pousse de plus en plus de jeunes malgaches à vendre leur charme. Selon l’UNICEF, de nombreux mineurs de 12 – 13 ans des quartiers populaires se livrent aussi à la prostitution pour survivre.
Des mineurs de plus en plus impliqués, un nouveau seuil franchi
À Madagascar, la pauvreté grandissante pousse de plus en plus de jeunes vers la prostitution. Un phénomène favorisé par la précarité extrême, le faible revenu des parents et le manque d’opportunités. De nombreuses jeunes filles sont aussi obligées de se prostituer pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille.
Selon l’UNICEF, ce fléau ne fait que s’amplifier avec la pauvreté galopante qui pousse de plus en plus de jeunes malgaches à faire le « s » et au commerce du sexe par manque de solutions. Une situation alarmante qui soulève de nombreux défis, avec les risques de grossesses, d’avortements, et de propagation des IST chez ces jeunes. Des programmes d’aide massifs sont nécessaires d’urgence.
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L’essor inquiétant de la prostitution homosexuelle chez les jeunes
Au-delà des chiffres alarmants de la prostitution des jeunes filles à Madagascar, un autre fléau soulève l’indignation : l’essor de la prostitution homosexuelle chez les jeunes Malgaches. Un phénomène encore trop méconnu qui prend pourtant une ampleur inquiétante ces dernières années.
De plus en plus de jeunes hommes, souvent à peine majeurs, se lancent dans cette activité par nécessité économique. Que ce soit par :
- Manque d’opportunités
- Désir de s’offrir les dernières tendances
- Ou simple survie au jour le jour
Ces « makorelina » du sexe masculin proposent désormais leurs charmes généralement en ligne, mais également dans des bars, des boîtes de nuit ou des karaokés.
Leur objectif ? Séduire une clientèle d’hommes plus âgés disposant de moyens financiers. Via des groupes privés sur Facebook, ils n’hésitent pas à afficher leurs « plans payants » contre une contrepartie financière. Une réalité choquante, mais qui soulève de nombreuses interrogations :
- Quelles sont les motivations profondes de ces jeunes malgaches ?
- Quel est l’impact psychologique d’une telle activité sur leur santé mentale ?
- Comment répondre à ce phénomène par des solutions à la fois économiques et sociétales ?
Face à ce fléau grandissant, les autorités ont la lourde responsabilité de mettre en place des :
- Programmes d’aide à l’emploi pour les jeunes
- Initiatives de réinsertion et de sensibilisation
- Mesures légales et juridiques pour endiguer ce fléau
Mais surtout, des actions concrètes doivent être entreprises pour offrir de réelles perspectives d’avenir à ces jeunes en détresse. Un investissement indispensable pour la société malgache, afin de briser ce cercle vicieux de la précarité menant à la prostitution.
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Un fléau national à éradiquer, coûte que coûte
La précarité pousse chaque année des milliers de jeunes malgaches, étudiants ou non, dans les pièges de la prostitution. Un phénomène tragique qui n’épargne désormais plus ni les mineurs, ni le milieu homosexuel masculin. Derrière les chiffres alarmants de ce fléau se cache un véritable appel à l’action publique.
Car au-delà de son impact sanitaire dévastateur, la prostitution des jeunes constitue un véritable gouffre économique et juridique pour Madagascar. Il est désormais urgent que les autorités prennent leurs responsabilités en mettant en œuvre des programmes massifs d’aide à l’emploi, de réinsertion et de répression.
Seul un investissement sans faille dans l’avenir de sa jeunesse permettra à la Grande Île de briser ce cercle vicieux de la précarité. Une lutte ardue, mais indispensable, pour rendre à cette jeunesse son insouciance volée et son droit le plus fondamental : s’épanouir en toute dignité, loin des affres de la survie.