Le miracle aérien. Mesdames et messieurs, attachez vos ceintures ! Le miracle aérien tant attendu vient enfin d’atterrir sur le tarmac d’Antananarivo. Emirates, tel un phénix aux ailes dorées, se pose majestueusement sur une île où Air Madagascar a rendu son dernier souffle. Qui aurait cru qu’un jour, la Grande Île verrait ses cieux sillonnés par la flotte d’une des plus grandes compagnies aériennes du monde ?

 

Les merveilles du développement à la malgache

Le « développement » (notez bien les guillemets, ils sont aussi importants que les réacteurs d’un Boeing) frappe à nouveau. Alors que Madagascar Airlines peine à maintenir ses vols intérieurs – après tout, qui a besoin de voyager dans son propre pays ? – voilà qu’Emirates débarque avec ses quatre vols hebdomadaires. C’est ce qu’on appelle avoir le sens des priorités !

 

Le ballet aérien du progrès

Admirons un instant la chorégraphie parfaite de ces nouveaux vols. Départ de Dubaï à 8h55, petite escale aux Seychelles – histoire de rappeler aux passagers ce à quoi ressemble une véritable destination touristique – puis arrivée triomphale à Antananarivo à 16h50. Un timing idéal pour les hommes d’affaires pressés et autres « entrepreneurs » désireux de faire voyager discrètement quelques petits souvenirs made in Madagascar.

 

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Les vrais gagnants de cette nouvelle liaison

Mais ne soyons pas médisants. Cette liaison est une aubaine pour le tourisme local. Qui n’a jamais rêvé de quitter les plages immaculées et les buildings scintillants de Dubaï pour venir admirer les embouteillages pittoresques d’Antananarivo ? C’est ce qu’on appelle du dépaysement !

Et que dire de ces correspondances soigneusement pensées avec les principaux hubs européens, d’Extrême-Orient et du Moyen-Orient ? Enfin, les richesses naturelles de Madagascar pourraient s’exporter incognito et avec classe. L’or et le bois précieux méritaient bien des sièges en première classe, loin des regards indiscrets des douaniers trop zélés. Après tout, le développement a un prix, n’est-ce pas ?

 

Le tourisme réinventé

Bien sûr, certains esprits chagrins pourraient s’inquiéter de voir une compagnie étrangère supplanter ce bon vieil Air Madagascar. Mais voyons, c’est le progrès ! Qui a besoin d’une compagnie nationale quand on peut avoir des avions rutilants et des hôtesses tirées à quatre épingles ? Et puis, Madagascar Airlines arrive à peine à assurer les vols intérieurs ? Qu’à cela ne tienne ! Les Malgaches n’ont qu’à prendre leur 4×4 pour se déplacer dans le pays. C’est tellement plus… authentique !

N’oublions pas non plus les retombées économiques de cette nouvelle liaison. Grâce à Emirates, les valises fatiguées pourront enfin faire une pause bien méritée aux Seychelles avant de poursuivre leur voyage. Une aubaine pour le commerce local des étiquettes à bagages !

 

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Vers un avenir radieux

Mais le véritable génie de cette opération réside dans sa contribution au développement durable. En effet, en facilitant l’exportation des ressources naturelles du pays, on s’assure que les générations futures n’auront plus à se soucier de leur gestion. C’est ce qu’on appelle penser à long terme !

Enfin, saluons l’ingéniosité de nos dirigeants qui ont compris que le véritable développement vient d’en haut. Littéralement. Qui a besoin d’infrastructures terrestres solides quand on peut avoir des ailes rutilantes sillonnant le ciel ? C’est ce qu’on appelle avoir de la hauteur dans sa vision politique.

En conclusion, l’arrivée d’Emirates à Madagascar marque indéniablement le début d’une nouvelle ère. Une ère où les promesses de développement s’envolent aussi vite qu’un Boeing 777-300R. Une ère où le ciel est la limite, surtout quand il s’agit d’exporter les richesses du pays. Une ère où, finalement, le développement est comme un vol long-courrier : on ne sait jamais vraiment quand on va arriver, mais l’important c’est le voyage, n’est-ce pas ?

Alors, chers compatriotes, la prochaine fois que vous verrez un avion Emirates survoler les bidonvilles d’Antananarivo, n’oubliez pas de lever les yeux au ciel et de vous dire : « Voilà à quoi ressemble le progrès ! » Et si jamais vous avez un doute, rappelez-vous simplement que dans « développement », il y a « ment ». Coïncidence ? On vous laisse juge.

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