C’est désormais officiel. Mardi, lors du conseil du gouvernement, le décret d’application de la peine de castration chimique à Madagascar a été adopté pour les violeurs de mineurs. Il ne reste donc plus qu’à attendre la première intervention sur un prédateur sexuel. Une décision historique qui fait suite à la validation par la Haute Cour Constitutionnelle, le 29 février 2024, de la loi autorisant cette pratique. Madagascar devient ainsi le premier pays d’Afrique à franchir le pas. Un grand bond en avant pour les droits de l’Homme, assurément. Car quoi de plus progressiste et visionnaire que de lutter contre la barbarie par la mutilation ? Bienvenue dans le merveilleux monde de la justice à Madagascar.

 

La castration, ou l’arme fatale contre la criminalité sexuelle

Fini le temps des demi-mesures et des tergiversations juridiques. Avec la castration chimique à Madagascar, le gouvernement frappe fort. Une punition à la mesure du crime, parfaitement proportionnée. La logique est imparable : pas de testicules, pas de viol. CQFD. Et peu importe les effets secondaires, les risques de dérives et l’absence de preuves quant à l’efficacité d’une telle méthode. L’essentiel, c’est de marquer les esprits et les corps.

Car la castration chimique à Madagascar, c’est la réponse moderne et civilisée d’un État de droit qui n’a plus d’autre solution que la mutilation pour combattre le crime. Quand la justice à Madagascar est à bout de souffle et d’imagination, il faut bien innover. Et quoi de mieux qu’une petite injection pour remettre les criminels dans le droit chemin ? C’est clean, clinique, et ça en jette dans les médias.

 

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Un investissement juteux sur l’autel de la lutte contre le viol

Mais attention, un tel progrès a un coût. La castration chimique à Madagascar, c’est un budget conséquent qu’il va falloir débloquer. On parle de 12 000 euros en moyenne par détenu sur une période de 10 ans, juste pour leur couper chimiquement les bourses. Une somme rondelette qui aurait sûrement pu être investie plus utilement ailleurs, comme dans la prévention, l’éducation ou la prise en charge des victimes. Mais non, le gouvernement a choisi : ce sera la castration chimique à Madagascar, et tant pis si ça plombe les finances publiques.

Remarquez, c’est toujours plus rentable que la bonne vieille peine de prison à perpétuité. Parce que garder un violeur en taule à vie, ça coûte bonbon à l’État. Alors qu’avec une petite piqûre de castration chimique à Madagascar tous les 3 mois, on règle le problème à moindre frais. Et en prime, on arrose un peu les copains de l’industrie pharmaceutique, qui se frottent déjà les mains. C’est ça la politique pénale moderne : des partenariats public-privé pour un meilleur retour sur investissement.

 

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Une vaste opération de com’ sur le dos des victimes

Mais ne soyons pas médisants. Si le gouvernement a choisi la voie de la castration chimique à Madagascar, c’est avant tout pour protéger les enfants. Ceux-là mêmes que la société a échoué à défendre jusqu’ici. Alors on sort les grands moyens, et tant pis pour les droits de l’Homme. De toute façon, à quoi bon respecter la dignité des criminels quand on a déjà piétiné celle des victimes ?

C’est la magie de la castration chimique à Madagascar : un grand coup de com’ bien sanglant pour masquer des années d’inaction et d’impuissance. Peu importe que cela ne règle rien sur le fond, l’essentiel c’est de montrer qu’on agit. Et si au passage on peut faire oublier les scandales de corruption et redorer le blason du gouvernement, c’est tout bonus. Les petites victimes apprécieront le geste.

Alors oui, la castration chimique à Madagascar est une fausse solution, une mutilation inutile et cruelle qui piétine allègrement les droits de l’Homme. Mais c’est surtout un aveu d’échec cinglant pour tout un système judiciaire et politique qui n’a rien trouvé de mieux que la barbarie d’État pour répondre à la violence. Un cache-misère indigne d’une démocratie digne de ce nom, qui préfère l’effet d’annonce à la justice à Madagascar. Bienvenue au pays des solutions miracles, où on castre maintenant les violeurs pour mieux les relâcher ensuite. Ça promet pour l’avenir des droits de l’Homme et de l’État de droit sur la Grande Île.

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