Ombre au tableau dans l’océan Indien, Madagascar s’enfonce inexorablement dans les abysses de la faim. Un récent rapport du Global Hunger Index vient de tirer la sonnette d’alarme : la Grande Île figure parmi les six pays où la faim atteint un seuil critique. Derrière les clichés de carte postale, les chiffres glacent le sang : près de 40% des enfants souffrent de malnutrition chronique, et plus de 6% n’atteignent pas leur cinquième anniversaire, fauchés par ce fléau silencieux. Une tragédie humanitaire qui interpelle et questionne.

 

Les multiples visages de la crise

Loin d’être un phénomène unidimensionnel, la faim à Madagascar est une hydre aux multiples têtes. Les caprices du climat jouent un rôle central, avec le phénomène El Niño qui frappe de plein fouet l’agriculture, pilier de l’économie malgache. Les récoltes s’amenuisent, les greniers restent désespérément vides. Un calvaire qui se voit aggravé par l’état désastreux des infrastructures routières du pays. Faute de pouvoir acheminer leurs productions vers les marchés, les agriculteurs assistent, impuissants, au pourrissement de leurs précieuses récoltes. Un gâchis insoutenable qui plonge des familles entières dans la précarité et la faim, pendant que les villes restent cruellement approvisionnées. Un contexte mondial défavorable vient noircir le tableau : flambée des prix des denrées, récession économique… Madagascar, déjà en équilibre précaire, vacille. Sans oublier les séquelles des conflits et de l’instabilité politique chronique qui minent le pays depuis des décennies. Un cocktail explosif qui précipite des millions de Malgaches dans la spirale infernale de la pauvreté et de la faim.

 

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Le rôle central de la mauvaise gouvernance

Mais il serait trop facile de blâmer uniquement les éléments extérieurs. Le ver est dans le fruit, et il porte un nom : la corruption. Ce cancer endémique gangrène Madagascar jusqu’à la moelle, sapant tout effort de développement. Les ressources naturelles de l’île, qui pourraient être le moteur d’une prospérité partagée, sont pillées et bradées au profit d’une poignée d’individus sans scrupules. Pendant ce temps, la population sombre dans un seuil de pauvreté abyssal. Un fossé qui se creuse chaque jour davantage entre une élite qui s’enrichit de manière éhontée et une majorité qui peine à survivre. Un paradoxe insoutenable qui nourrit les racines de la faim à Madagascar.

 

L’aide internationale en question

Face à l’ampleur du désastre, la communauté internationale n’est pas restée les bras croisés. L’aide afflue, vitale pour maintenir la tête de millions de Malgaches hors de l’eau. Mais tel un pansement sur une jambe de bois, elle s’avère bien insuffisante pour endiguer la marée de la faim à Madagascar. D’autant plus que les fonds généreusement alloués se perdent trop souvent dans les méandres de la corruption, n’atteignant que rarement ceux qui en ont le plus besoin. Un constat amer qui soulève des questions dérangeantes sur la responsabilité des pays donateurs. Peuvent-ils se contenter de signer des chèques en fermant les yeux sur leur utilisation douteuse ? Un jeu de dupes qui ne fait qu’entretenir le statu quo et pérennise la faim sur la Grande Île.

 

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La colère et le désespoir du peuple malgache

Et pendant ce temps, le peuple malgache, lui, continue de crier famine. Un ras-le-bol qui gronde chaque jour un peu plus fort face à l’inaction et l’indifférence des dirigeants, sourds aux souffrances de leurs concitoyens. Dans les villages reculés comme dans les bidonvilles surpeuplés, les histoires poignantes s’enchaînent, toutes plus déchirantes les unes que les autres. Des familles entières qui sombrent dans la famine, contraintes de rogner sur chaque repas, de sacrifier l’éducation de leurs enfants pour survivre. Des destins brisés, des vies volées par la grande faucheuse de la faim à Madagascar. Un désespoir palpable qui étreint le cœur, une colère sourde qui ne demande qu’à exploser. Jusqu’à quand ce silence assourdissant des responsables ? Le peuple exige des comptes et des actes, avant que l’irréparable ne soit commis.

 

L’union sacrée contre la faim, maintenant !

Assez de vains discours et de promesses creuses ! L’heure n’est plus aux atermoiements, mais à l’action décisive. Face à l’urgence de la situation, Madagascar a besoin d’une réponse coordonnée et transparente, qui mobilise toutes les énergies. Une véritable union sacrée contre la faim, où chacun met ses intérêts particuliers de côté pour se concentrer sur l’essentiel : sauver des vies. Mais pour être durable, cette mobilisation doit s’attaquer aux racines du mal, à commencer par la gouvernance défaillante et la corruption endémique qui plombent le pays. Des réformes profondes et courageuses sont indispensables pour rompre le cercle vicieux de la pauvreté et de la faim. C’est un combat difficile et de longue haleine, mais nous n’avons plus le choix. L’avenir de Madagascar est en jeu. Alors, retroussons nos manches et mettons-nous au travail, ensemble. La faim n’attend pas, et elle n’épargne personne. Agissons, avant qu’il ne soit trop tard.

 

➡️ Source : https://www.globalhungerindex.org/madagascar.html

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