Un post Facebook récent de Gilles Gautier, expatrié de longue date à Madagascar, a soulevé une vive polémique concernant la gestion du massif du Tsaranoro. Ce « coup de gueule » public met en lumière des tensions latentes et des accusations graves envers l’association VOI Tantely, chargée de l’administration de cette zone touristique prisée. Retour sur une controverse qui pourrait avoir des répercussions importantes sur l’avenir de toute une région.

 

VOI Tantely : De l’espoir à la désillusion

Il y a près de 30 ans, l’arrivée de Gilles Gautier dans la vallée du Tsaranoro aurait marqué le début d’une aventure pleine de promesses. Selon ses dires, il aurait participé à la création de ce qui allait devenir le VOI Tantely, une association communautaire chargée de la gestion du massif du Tsaranoro depuis les années 2000.

L’objectif initial de cette structure aurait été de promouvoir le développement communautaire tout en préservant les richesses naturelles de la région. Cependant, d’après le témoignage de M. Gautier, ces espoirs auraient progressivement cédé la place à une profonde désillusion. Il affirme avoir assisté, impuissant, à une dérive de la gestion de l’association, s’éloignant selon lui de sa mission originelle au profit d’intérêts particuliers.

Cette évolution présumée soulèverait des questions cruciales sur la gouvernance des ressources naturelles et touristiques dans cette région reculée de Madagascar. Si les allégations s’avéraient fondées, elles pourraient remettre en cause l’efficacité des modèles de gestion communautaire mis en place dans le pays.

 

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Un système de prédation bien rodé

Selon les allégations de Gilles Gautier, le VOI Tantely serait devenu le théâtre de malversations financières d’envergure. Il estime que près de 100 millions d’ariary seraient détournés annuellement au profit d’un clan familial, bien que ces chiffres ne puissent être vérifiés de manière indépendante.

Le système mis en place reposerait, toujours selon ces accusations, sur plusieurs pratiques contestables. Des droits d’accès seraient prélevés de manière illégale auprès des visiteurs, tandis que des amendes sans base juridique seraient infligées aux supposés contrevenants. Les guides locaux seraient également mis à contribution via des prélèvements sur leurs revenus.

Au-delà de l’aspect financier, M. Gautier dénonce un impact néfaste sur le développement local et l’environnement. Les engagements en matière de reboisement et de conservation ne seraient pas respectés, tandis que l’association bloquerait activement les initiatives de développement émanant d’autres acteurs locaux.

 

 

L’incident des « Enfants du soleil » : La goutte d’eau qui a fait déborder le vase

Un événement récent impliquant un groupe d’orphelins, désignés comme les « Enfants du soleil », semble avoir été l’élément déclencheur de cette prise de parole publique. Selon le récit de M. Gautier, ces enfants auraient été contraints de payer des droits d’accès, sans qu’aucun ticket officiel ne leur soit remis.

Cet incident, s’il était avéré, revêtirait une forte charge symbolique. Il illustrerait de manière frappante les dérives dénoncées, touchant cette fois-ci les plus vulnérables de la société malgache. C’est cet épisode qui aurait poussé l’auteur du post à rompre le silence, malgré les risques personnels qu’il dit encourir.

 

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Appel aux autorités : L’urgence d’une intervention

Face à cette situation qu’il juge intolérable, Gilles Gautier lance un appel solennel à une large palette d’autorités locales et régionales. Du président du fokontany au gouverneur, en passant par le maire, les représentants du tourisme et les forces de l’ordre, tous sont nommément interpellés.

L’auteur du post réclame une intervention rapide pour mettre fin à ce qu’il qualifie d’escroquerie. Il souligne l’urgence d’agir, arguant que les conflits générés par la situation actuelle empoisonneraient la vie des villageois et hypothéqueraient l’avenir de toute la région.

 

Le Tsaranoro à la croisée des chemins : Entre indignation et espoir de renouveau

Ce cri d’alarme lancé sur les réseaux sociaux soulève des questions cruciales sur la gestion des ressources naturelles et touristiques à Madagascar. Si les faits allégués venaient à être confirmés, ils pourraient remettre en cause l’efficacité des modèles de gestion communautaire mis en place dans le pays.

L’affaire du VOI Tantely, au-delà de son contexte local, pourrait ainsi devenir un cas d’école. Elle invite à une réflexion plus large sur les mécanismes de contrôle et de gouvernance des associations communautaires, ainsi que sur le rôle des expatriés dans le développement local.

Reste à voir comment les autorités interpellées réagiront à cet appel. Leur réponse, ou leur silence, pourrait bien déterminer l’avenir non seulement du massif du Tsaranoro, mais aussi servir de baromètre pour la gestion des conflits communautaires à l’échelle nationale.

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