Ah, Antananarivo, cette magnifique capitale où la lumière vacille autant que nos espoirs, et où l’eau est devenue un mirage digne du désert du Kalahari. Entre les coupures d’électricité de 6 heures et les robinets qui crachent de l’air, les habitants de la « Ville des mille » doivent désormais maîtriser l’art de la survie moderne. Bienvenue dans le guide ultime du malgache 2.0 : comment faire face au chaos des délestages et des pénuries d’eau, avec un sourire – ou du moins un rictus désespéré.

 

Les délestages : Quand la nuit tombe, et ne se relève pas

Commençons par l’évident, le grand classique : le délestage. Oui, parce qu’ici, on ne parle plus de simples coupures d’électricité. Ce ne sont pas des délestages, c’est une immersion. Une immersion totale dans l’obscurité, où même les chauves-souris hésitent à sortir. Vous pensiez que la bougie était d’un autre temps ? Eh bien, non, elle est maintenant l’accessoire indispensable de l’élégance à Antananarivo.

Il paraît qu’un bon malgache ne se décourage jamais. Dès que le courant revient miraculeusement, c’est le sprint : recharger tout ce qui est rechargeable. Batteries externes, ordinateurs, téléphones, lampe LED, votre âme même, si c’était possible. Le tout, en regardant avec une méfiance bien sentie le compteur électrique, comme s’il pouvait exploser d’un moment à l’autre.

 

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Les pénuries d’eau : Quand l’art de la débrouille devient un sport national

Le matin, on ouvre le robinet… et rien. Juste un souffle d’air moqueur. Alors, on prend les fameux bidons jaunes et on fait la queue aux bornes fontaines ou aux citernes « provisoires » de l’État. Pour les plus pressés, les porteurs d’eau livrent à domicile, moyennant 2000 Ar par bidon. Les douches ? Oubliez l’eau chaude. Ici, c’est gaz, charbon, et un seau. Sinon, une douche froide – rien de tel pour se réveiller en insultant la JIRAMA. Entre les bidons jaunes, les queues interminables et les improvisations dignes de Mac Gyver, survivre au problème d’approvisionnement en eau est devenu un véritable sport national, où la débrouille est la clé de la victoire.

 

Devenir autonome : Le rêve, mais pas encore la réalité

Finalement, face à ce joyeux bazar, beaucoup de gens rêvent d’une solution radicale : l’autonomie totale. Solariser la maison, collecter l’eau de pluie, avoir son propre système de filtration… le paradis en somme, mais encore faut-il en avoir les moyens. C’est une solution pour ceux qui veulent sortir de ce cycle infernal de coupures et de pénuries, et qui ont compris que compter sur l’État pour quelque chose de basique comme l’eau et l’électricité, c’est un peu comme attendre que les poules aient des dents.

En attendant, on reste curieux, on s’adapte, on fait avec ce qu’on a. C’est un peu la règle d’or ici. Se plaindre, c’est bien, mais ça n’a jamais fait couler l’eau ou fait revenir le courant. Alors on bricole, on s’invente des solutions et on espère que, peut-être un jour, les choses s’amélioreront. Ou pas.

 

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La Philosophie du « Midemerda » : La clé de la survie

En somme, pour survivre à Antananarivo en 2024, il faut savoir « midemerda » (se démerder, se débrouiller). Il faut devenir un expert en adaptation, un maître du bricolage, un véritable gladiateur moderne qui n’attend rien de l’État. Parce qu’ici, tout est une épreuve, et chaque coupure, chaque pénurie est un rappel brutal que vous êtes seul dans ce combat pour un peu de confort.

Alors, chers compatriotes, armons-nous de patience, de lampes solaires, de batteries externes, et de beaucoup d’humour. Parce qu’à ce stade, si on ne rit pas de cette situation absurde, on finirait probablement par en pleurer.

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