Bienvenue sur ce blog sur Madagascar, où l’on décortique avec humour l’actualité croustillante de la Grande Île. Aujourd’hui, zoom sur la grande foire aux voix des élections municipales qui se profile à l’horizon. Car oui, c’est bientôt l’heure de choisir le prochain souverain qui régnera sur la mairie d’Antananarivo. Et comme par magie, les bas quartiers de la capitale, d’ordinaire délaissés et méprisés, se retrouvent soudain sous les feux des projecteurs. Alléluia !
La valse des promesses mirobolantes
Le peuple des bakarta d’Antananarivo n’en revient pas. Eux qui vivaient jusque-là dans l’ombre et l’oubli voient débarquer une nuée de candidats dégoulinants de bonnes intentions. Bienvenue au grand bal des promesses mirobolantes ! C’est à celui qui étalera le plus de rêves et d’illusions au kilo. Éradiquer la pauvreté en un claquement de doigts ? Facile ! Transformer les bidonvilles en quartiers chics ? Aucun problème ! Offrir un emploi en or à chaque habitant ? Évidemment, c’est promis ! Les candidats rivalisent de surenchère pour appâter les précieuses voix des électeurs des bas quartiers d’Antananarivo.
Soudain, ces politiciens se découvrent une âme de bienfaiteur, un cœur gros comme ça et une urgence viscérale à régler tous les problèmes. Comme c’est étrange, cette empathie qui surgit comme par enchantement à l’approche des élections municipales… Mais ne soyons pas dupes, chers amis des quartiers défavorisés. Le 11 décembre 2024, jour du verdict des urnes, marquera aussi la fin de cette grande mascarade de la compassion. Retour à la case départ et à votre invisibilité habituelle pour les quelques années à venir !
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Le brouillard « travailliste » de certains candidats
Dans cette grande comédie électorale, certains candidats sortent leur artillerie lourde. L’un d’eux agite même l’étendard du « culte du travail » pour appâter le peuple des bas quartiers d’Antananarivo. Oui, vous avez bien lu, le travail devient soudainement l’opium du peuple ! À croire que ces chers postulants à la mairie d’Antananarivo ont trouvé la formule magique pour créer une myriade d’emplois durables en un clin d’œil. C’est ballot, ils auraient pu y penser avant… Mais non, il faut croire que cette divine révélation n’apparaît que tous les 4 ans, comme par hasard. Comme quoi, le clientélisme électoral fait vraiment des miracles !
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L’électorat des bas quartiers d’Antananarivo en roue libre
Pendant ce temps, l’électorat des bas quartiers est aux anges et compte bien tirer profit de cette manne providentielle. Ça va être Noël avant l’heure ! On remplit les « harona » avec les cadeaux et autres « koveta orange » distribués à tour de bras. Et si certains doutent encore que leurs voix sont à vendre au plus offrant, il suffit de voir la ruée vers ces miettes de clientélisme électoral. Après tout, quitte à être acheté, autant en profiter un max avant de retourner dans l’oubli pour 5 ans ! Le peuple des bas quartiers d’Antananarivo l’a bien compris.
Alors, savourez le spectacle de cette grande kermesse électorale, chers habitants des quartiers déshérités ! Profitez de cette pluie de promesses et de cadeaux éphémères. Prenez tout ce qu’on vous donne, n’ayez pas honte. Mais gardez à l’esprit que les lendemains de fête risquent d’être amers… Car une fois élu, le futur maire de Tana retrouvera vite ses priorités et ses œillères. Et les bidonvilles replongeront dans leur habituelle invisibilité.
Rendez-vous dans 5 ans pour le prochain épisode de « Vos élus font semblant de se soucier de vous » ! D’ici là, vous pourrez recycler sans scrupules les belles promesses non tenues. Elles resserviront la prochaine fois, c’est garanti. Le peuple des bas quartiers d’Antananarivo est habitué à ce petit manège, mais il ne désespère pas qu’un jour, un vrai changement se produise. En attendant ce jour lointain, à votre bon cœur, messieurs les candidats !