Les élections municipales du 11 décembre prochain à Antananarivo s’annoncent comme un tournant décisif pour l’avenir politique de Madagascar. Comme le souligne régulièrement notre Blog sur Madagascar, la bataille pour la mairie d’Antananarivo revêt une importance capitale, bien au-delà des enjeux locaux. C’est ni plus ni moins l’équilibre des forces politiques nationales qui se joue dans les urnes de la capitale.

 

Le fils de Ravalomanana, un candidat qui ravive la flamme de l’opposition

Au cœur de cette bataille électorale, un homme attire tous les regards : Tojo Ravalomanana, le fils de l’ancien président Marc Ravalomanana. En le choisissant pour porter les couleurs de l’opposition, le leader historique envoie un message fort. Il entend bien reprendre pied dans la capitale et capitaliser sur l’attachement indéfectible que lui vouent encore de nombreux Tananariviens. Un pari audacieux qui pourrait faire des étincelles.

 

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Une capitale au bord de l’implosion sociale

Car Antananarivo est une poudrière et la course à la Marie d’Antananarivo sous haute tension. La grogne sociale monte dangereusement face à la paupérisation galopante et aux problèmes récurrents d’eau et d’électricité. Les habitants de la capitale vivent un cauchemar éveillé et beaucoup voient dans la mairie d’Antananarivo un exutoire à leurs frustrations accumulées. Si l’opposition l’emporte, nul doute que la Place du 13 mais et l’Hôtel de Ville deviendront la caisse de résonance de cette colère populaire. Un scénario explosif qui fait trembler le pouvoir en place.

 

Le régime sur la défensive, conscient des enjeux

Ailleurs à Antananarivo, le régime Orange est sur les dents. L’ombre des communales de 1999 et 2007, qui avaient sonné le glas des présidents Ratsiraka et Ravalomanana, plane comme un spectre menaçant. Pour conjurer le sort, tous les moyens sont bons. Verrouillage sécuritaire, pressions diverses, tentatives de décrédibilisation des opposants… La bataille pour garder le contrôle de la mairie d’Antananarivo s’annonce sans merci.

 

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Antananarivo, une ville pivot pour l’avenir de Madagascar

Car au-delà de l’Hôtel de Ville, c’est le contrôle de la Place du 13 mai qui se joue. Ce haut lieu des mouvements populaires qui ont renversé les régimes précédents est hautement symbolique. Si l’opposition y plante son drapeau, le signal sera fort. C’est toute la légitimité et l’autorité du pouvoir actuel qui seront fragilisées. Un test grandeur nature pour la solidité du régime Orange.

Quelle que soit l’issue du scrutin, une chose est sûre : la mairie d’Antananarivo sera au cœur de la vie politique malgache des prochains mois. Elle pourrait être le détonateur d’une nouvelle crise politique majeure si le pouvoir en place s’arc-boute sur ses positions. À l’inverse, elle pourrait aussi être le point de départ d’une transition apaisée si tous les acteurs font preuve de responsabilité.

En attendant, Tojo Ravalomanana et ses soutiens fourbissent leurs armes. Ils espèrent bien faire de la mairie d’Antananarivo le fer de lance d’une reconquête politique nationale. Marc Ravalomanana, en bon stratège, place ses pions. Le régime Orange, lui, mobilise ses troupes pour défendre son pré carré. Les Tananariviens, eux, attendent fébrilement. Ils savent que leur vote peut faire basculer l’histoire. Rendez-vous est pris pour le 11 décembre.

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