À Madagascar, on ne manque pas de ressources… en bricolage. Oh oui, ici, les fils qui pendent, les bidons jaunes, les machins rafistolés, c’est tout un art. Un art de la survie, me direz-vous. Sauf que là, le bricolage a atteint ses limites : plus d’eau, plus d’électricité, plus rien. Le fameux “mety io” (“ca ira”) ne suffit plus. Ah, ça, on l’a bien pressé comme un citron, le système, mais maintenant, il ne reste plus qu’un zeste desséché.
Un système à sec : Quand l’eau et l’électricité ne suivent plus
D’abord, parlons un peu de ce robinet qui refuse de couler. Ah, le robinet, ce magnifique décor dans nos cuisines et salles de bain, devenu un monument à la gloire des promesses politiques non tenues. Et l’électricité ? Ah, parlons-en aussi ! Les coupures deviennent tellement régulières qu’elles font partie de la routine quotidienne. Et si un beau jour, ça fonctionne ? Oh, ça en deviendrait presque étrange, non ?
À Madagascar, on vit au rythme du “mety io”, l’attitude qui veut qu’on accepte un système défaillant, parce que, écoutez, ça pourrait être pire. Eh bien, aujourd’hui, ce “mety io” ne suffit plus. On ne peut plus simplement boucher les fuites avec un bout de scotch et attendre que la saison des pluies vienne nous sauver. La réalité, c’est que les pluies ne viennent plus, les barrages sont à sec, et nous, on se retrouve avec 40 MW à Andekaleka au lieu des 120 promis. Si on continue comme ça, ce sera bientôt 0 MW. Eh oui, la limite du bricolage, on y est.
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Maintenance et vision : Concepts étrangers ?
La maintenance planifiée, la redondance… ah, autant de mots qui font mal à la tête quand on les entend, n’est-ce pas ? Ici, on installe les infrastructures, puis on prie pour qu’elles tiennent à jamais. Pourquoi s’embêter avec un planning de maintenance quand on peut tout simplement attendre que ça casse ? Pourquoi prévoir un plan B quand on peut tout miser sur un seul circuit ? Pourquoi faire de la redondance, quand on peut jouer à la roulette russe avec nos infrastructures vitales ?
En fait, la maintenance, c’est pour les “vazaha” (étrangers), ces éternels prudents qui préfèrent éviter les catastrophes avant qu’elles ne se produisent. Sérieusement, qui voudrait d’un système où l’on peut arrêter un des circuits pour faire des travaux pendant que l’autre prend le relais ? Franchement, ce n’est pas très excitant. Nous, on aime le risque, le suspense, la pression des camions-citernes qui arrivent juste au moment où le réservoir est à sec. Ah, la magie de l’improvisation !
Solutions de fortune : Une réponse indigne du XXIe Siècle
Quand le système tombe en panne, on fait quoi ? Eh bien, on sort les bonbonnes et les camions-citernes. Oui, c’est exactement comme ça qu’on assure l’approvisionnement en eau au XXIe siècle. L’époque des aqueducs et des solutions intelligentes, c’est dépassé. Aujourd’hui, on fait rouler des camions en mode “mission de sauvetage”, et on remplit des bidons jaunes. Comme en temps de guerre, sauf que… ben il n’y a pas de guerre. Enfin, sauf celle contre l’incompétence peut-être ?
Pas de plan B solide, tout le monde est en mode débrouillardise. C’est comme si, chaque jour, on recommençait de zéro, et qu’on se demandait si aujourd’hui serait le jour où tout va craquer. C’est épuisant, évidemment, mais c’est aussi la seule solution quand on n’a ni vision, ni plan, ni stratégie. On s’appuie sur des solutions de fortune, on espère que ça tienne… et quand ça ne tient plus, eh bien, on trouve encore une autre rustine.
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Une responsabilité politique et collective
Les promesses électorales ? Oh, qui ne se souvient pas de ces discours enflammés, où on nous promettait de devenir “jeunes, beaux et riches” ? Sauf qu’à la place, on est juste à sec, sans eau, sans électricité, et avec des bonbonnes à la main. Et bien sûr, quand ça ne marche plus, on fait appel à qui ? Eh oui, on redemande aux étrangers de venir nous aider à colmater nos erreurs. C’est presque un rituel, tellement ça revient souvent.
Mais bon, au bout du compte, qui est responsable de ce fiasco ? Les dirigeants, bien sûr, ceux qui nous ont fait de belles promesses et qui, aujourd’hui, continuent d’éviter de rendre des comptes. Mais aussi, nous, citoyens, qui avons accepté ce statu quo pendant trop longtemps. Qui avons continué à voter pour les mêmes, espérant que cette fois-ci, ça serait différent. Le 11 décembre prochain, on aura une nouvelle chance d’exprimer notre ras-le-bol en espérant que, peut-être, les choses changeront.
L’urgence d’une vision à long terme
L’eau et l’électricité ne sont pas des luxes, ce sont des nécessités. Et à Madagascar, il est grand temps de sortir de cette mentalité du bricolage et de l’improvisation. Il faut une vision à long terme, des plans de maintenance réels, et une vraie volonté politique. Parce que, soyons honnêtes, l’époque des solutions de fortune est révolue. Ou du moins, elle devrait l’être, si on aspire vraiment à vivre dans un pays digne du XXIe siècle.