Quelle surprise ! À peine élus, nos chers députés « indépendants » se précipitent dans les jupes du pouvoir. Un ralliement aussi massif que pathétique, qui dévoile la supercherie derrière ce statut soi-disant sans attache. Car ne soyons pas dupes : ces « indépendants » ne sont que des girouettes politiques, prêtes à vendre leur âme au plus offrant. Un mercato des consciences qui en dit long sur leur conception de la démocratie. Alors, simple posture ou véritable indépendance ? Il est temps de crever l’abcès sur ces élus qui n’ont d’indépendant que le nom !
La grande mascarade des « indépendants »
La farce est jouée, les masques tombent. 45 députés « indépendants » sur 50 qui se jettent sans vergogne dans le marigot de la majorité, il fallait oser ! Une véritable trahison des promesses d’indépendance qui révèle la vacuité de ce statut. Car soyons lucides : se déclarer « indépendant », c’est avant tout se garder une porte de sortie pour mieux naviguer au gré des vents dominants.
Mais les questions qui fâchent demeurent. Ces « indépendants » seront-ils des soutiens critiques du pouvoir ou de simples béni-oui-oui godillots ? Et que penser des cinq irréductibles qui résistent encore et toujours à l’appel des sirènes gouvernementales ? Conviction profonde ou simple billard à trois bandes pour sauver les apparences ? Nul ne peut sonder les reins et les cœurs, mais une chose est sûre : l’étiquette « indépendant » sent de plus en plus le soufre de la compromission politique.
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Le bal des faux-culs, une tradition malgache
Mais ce jeu de dupes n’a rien de nouveau sous le soleil malgache. Les tentatives de phagocytage des institutions par les locataires d’Iavoloha, c’est un grand classique de notre folklore politique ! De Ratsiraka et son AREMA à Ravalomanana et son TIM, en passant par Rajaonarimampianina et son HVM, tous ont joué à fond la carte du clientélisme pour s’assurer une majorité servile. Avec le succès que l’on sait…
Car ces manigances grossières ont beau suivre invariablement la même recette éculée, elles n’ont jamais réussi à verrouiller durablement le jeu. Il faut croire que sans vision politique et véritable stature d’homme d’État, les ficelles du clientélisme ont du mal à tisser une majorité solide. Les exemples ne manquent pas de présidents lâchés par leur propre camp, de Ratsiraka à Rajaonarimampianina. Alors, la leçon sera-t-elle enfin retenue ou est-on condamnés à voir se répéter inlassablement ce bal des faux-culs ?
Les changements actuels au sein du pouvoir
Mais le bal des faux-culs n’épargne pas non plus les hautes sphères du pouvoir. Regardez donc ce coup de Jarnac présidentiel qui a envoyé valser Lalatiana Rakotondrazafy aux oubliettes ! Notre chère ministre, pourtant habituée à essuyer les plâtres pour son mentor, s’est vue délibérément écartée par Andry Rajoelina lui-même. Un lâchage en bonne et due forme, savamment orchestré via une candidature piège aux législatives. Comme quoi, même la fidélité aveugle ne garantit pas toujours une place au chaud…
Mais gare aux répercussions de ce grand ménage ! Car en se débarrassant ainsi d’une alliée certes encombrante, mais diablement efficace pour servir de paratonnerre, notre Président ne joue-t-il pas avec le feu ? Maintenant qu’elle est libérée de sa laisse, Lalatiana Rakotondrazafy pourrait bien se transformer en redoutable boule puante lâchée dans le landerneau politique. Un dangereux électron libre qui risque de compliquer sérieusement l’équation déjà complexe de la stabilité politique. Andry Rajoelina aurait-il péché par excès de confiance ? L’avenir nous le dira !
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Le jeu politique et ses conséquences
Et que dire de ce grand mercato des députés indépendants, véritable serpent de mer de la politique malgache ? Cette valse des étiquettes, où l’on troque allègrement ses convictions contre quelques strapontins dorés, est devenue le sport national de nos élus. Une tradition aussi vieille que la démocratie elle-même, mais qui n’en finit pas de gangrener le jeu politique.
Les exemples ne manquent pas, des 105 députés Judas qui retournent leur veste en 2022 sous la pression présidentielle, au groupe HVM qui se vend sans vergogne au plus offrant en 2019. Et que dire du cas Francisque Ravony, propulsé Premier ministre en 1993 avec seulement 2 députés dans sa besace ! Un triumvirat de cynisme politique, qui résume à lui seul tous les maux de notre système.
Car les conséquences de ces petits arrangements entre amis sont désastreuses pour notre démocratie. Comment les citoyens peuvent-ils encore croire en des élus qui changent de camp comme de chemise, au gré des vents et des promesses ? Cette transhumance à répétition sape la confiance dans le jeu démocratique et nourrit le désenchantement politique. Il est grand temps d’exiger de nos députés qu’ils assument leurs étiquettes, ou qu’ils les mangent une bonne fois pour toutes !
Un avenir politique incertain
Face à tant de dérives, il est urgent de repenser en profondeur notre système politique. Car sans un sursaut d’éthique et de patriotisme de la part de nos élites, c’est la démocratie elle-même qui court à sa perte. Des réformes drastiques s’imposent, de la transparence des financements à la refonte totale de la Haute Cour Constitutionnelle.
C’est à ce prix, et à ce prix seulement, que nous pourrons restaurer la confiance des citoyens dans le jeu démocratique. La route sera longue et semée d’embûches, mais le combat en vaut la chandelle. Car c’est l’avenir même de Madagascar qui se joue dans cette bataille pour une démocratie renouvelée, où la sincérité et l’intérêt général primeraient enfin sur les petits calculs politiciens.
Alors, que tous les démocrates sincères se lèvent et fassent entendre leur voix ! Il en va de la survie de notre nation. Le Madagascar de demain sera celui que nous aurons le courage de bâtir, ensemble. En avant, camarades !