Le « problème de la JIRAMA », ce doux refrain que tout Malgache connaît par cœur. Pour ceux qui ne sont pas familiers avec cette véritable saga nationale, bienvenue dans un nouvel épisode à suspense de la crise énergétique à Madagascar. Entre hausses des tarifs électriques, délestage récurrent et coupures fréquentes de l’électricité à Madagascar, on ne peut qu’apprécier l’équilibre fragile d’un pays qui semble préférer la lampe à huile à la modernité. Ce blog sur Madagascar est une invitation à plonger dans les méandres de la gestion énergétique de la Grande île, avec son lot de contradictions, de promesses éléphantesques, et de solutions qui tardent à venir.

 

La hausse des tarifs : une solution nécessaire mais risquée

La JIRAMA, cette société au cœur du problème, a décidé de réajuster les tarifs pour les industriels. Enfin, réajuster est un mot poli pour dire « augmenter de 20% », histoire de compenser des années de ventes à perte. Parce qu’évidemment, vendre de l’électricité à un prix inférieur au coût de production, ça crée un joli trou dans les comptes. Mais les industriels, eux, sont pris entre deux feux : accepter cette hausse ou voir leurs coûts de production flamber, avec tout ce que cela implique pour l’emploi et l’investissement. La rentabilité ? Un lointain souvenir.

Les réactions ne se sont pas fait attendre. Pour les acteurs économiques, cette mesure n’est rien de moins qu’une nouvelle épreuve ajoutée à une crise économique qui n’en finit plus. Comment innover quand les charges explosent ? Comment maintenir les niveaux d’emploi quand chaque kWh coûte un bras ? Ce sont les questions qui hantent les nuits des industriels malgaches, pendant que les décideurs politiques semblent se préparer à d’autres batailles électorales.

 

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Les infrastructures énergétiques : entre fragilité et dépendance à l’hydroélectricité

On pourrait croire qu’un pays avec autant de rivières et de barrages aurait une production d’électricité stable. Mais non, à Madagascar, la centrale d’Andekaleka est devenue un personnage central de la crise énergétique à Madagascar. En période d’étiage, elle produit à peine de quoi faire fonctionner une ville moyenne. Et les autres centrales hydroélectriques d’appoint ? Elles sont en « sous-régime », pour ne pas dire « sur le point de s’arrêter ». Une solution simple ? Attendre la pluie. Une méthode peu onéreuse mais, avouons-le, éminemment hasardeuse.

Quant aux centrales thermiques et solaires, elles font ce qu’elles peuvent. Mais avec des équipements qui tardent à arriver à cause des contraintes logistiques, il faut admettre que la modernisation de notre système énergétique est en phase délicate. Peut-être faudrait-il prévoir une offrande au dieu de la pluie, histoire d’éviter que la JIRAMA ne soit à nouveau à court de solutions. Parce qu’il faut bien admettre que prier pour des pluies abondantes est une stratégie qui a ses limites.

 

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Le dilemme de la JIRAMA : subventionner ou s’effondrer

Depuis des années, la JIRAMA s’acharne à vendre à perte, un geste nécessaire pour éviter de plomber les ménages et les entreprises avec des tarifs électriques insoutenables. Avec un déficit de vente de 0,11 dollar par kWh, c’est un miracle que l’entreprise tienne encore debout. Le problème de la JIRAMA est devenu emblématique d’une économie qui lutte pour sa survie, alors que le budget étatique peine à couvrir les subventions colossales.

L’équilibre est précaire : d’un côté, subventionner pour éviter de mettre la population dans la misère énergétique ; de l’autre, tenter de maintenir la JIRAMA à flot pour qu’elle ne s’effondre pas sous le poids des pertes financières. Les réformes sont urgentes, mais elles sont aussi risquées, tant chaque mesure semble pousser un peu plus le système à la limite de la rupture.

 

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Quelles solutions pour sortir de l’impasse énergétique ?

Madagascar a besoin de solutions concrètes pour sortir de ce cercle vicieux. Mais la situation est loin d’être simple. Des investissements massifs dans les énergies renouvelables, notamment solaires, semblent être l’une des meilleures voies à suivre. Pourtant, entre les retards logistiques et les budgets restreints, il faut compter sur des partenariats avec le secteur privé pour que les projets voient enfin le jour.

En attendant, c’est la résilience des Malgaches qui est mise à rude épreuve. La modernisation des infrastructures pourrait être une porte de sortie, mais ça implique aussi de revoir entièrement le modèle de gestion de la JIRAMA et d’adapter l’offre énergétique aux besoins d’un pays en pleine crise économique. Un énorme chantier en perspective, mais essentiel si l’on veut prétendre à un avenir énergétique stable.

 

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Un futur à bâtir, entre défis et opportunités

La crise énergétique à Madagascar ne semble pas près de s’achever, et le problème de la JIRAMA restera probablement dans les discussions pour les années à venir. Entre dépendance à l’hydroélectricité, augmentation des tarifs et gestion chaotique, le chemin vers une solution durable est semé d’embûches. Pourtant, des opportunités existent : investissements dans le renouvelable, restructuration de la JIRAMA, et modernisation des infrastructures. Il est temps de transformer cette crise en un point de départ pour un avenir meilleur, car comme le dit l’adage, « à quelque chose malheur est bon ».

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